Comme vous devez bien évidemment vous en rappeler, nous vous avons quitté le jour de l’an, prêts à aller à la rencontre des nomades pour donner, en mains propres, une partie des vêtements que nous avions mis en paquet.
Nous voilà donc à bord d’une camionnette qui transporte les enfants nomades à l’école, si ! si ! si ! Nous sommes donc accompagnés de Souad (à gauche) et d’Asma et yop c’est parti !!!
Nous faisons une 1ère halte aux abords du village de nomades…
…et commençons déjà la distribution !
Le temps de s’organiser… Les échanges sont nombreux et faciles grâce à nos 2 interprètes et rapidement nous nous dirigeons vers leur campement.
En fait aujourd’hui bien peu sont de vrais nomades. Le Maroc essaie de les sédentariser au maximum et du coup, conservant quand même leur Khaïma (tente berbère) pour y dormir, ils bâtissent autour un village en dur pour leurs commodités que l’on aura la chance de visiter.
Et comme partout, la richesse se mesure, chez les nomades c’est à la qualité de la tente que ça se voit et celle de la photo suivante est particulièrement belle. Des bandes de laines étroitement tissées et cousues entre elles par les femmes sur des métiers à tisser horizontaux rendent l’habitat particulièrement étanche et sinon comme la photo d’avant la laine de qualité est remplacée par des plastiques.
L’espace grand d’environ 25 m², est séparé en 2 parties.
La plus spacieuse…qui remplit le jour la fonction de cuisine…
…et le petit foyer à ciel ouvert.
L’autre la chambre à coucher.
La sédentarisation des nomades est devenue de plus en plus inéluctable aussi pour répondre à leurs nouveaux besoins, ces derniers sont obligés de bâtir autour d’eux un petit village des plus fonctionnels. Aucun de ces bâtiments n’a de fonction de couchage. Pièces à vivre…
Bergeries…
Ou cuisine…
Et comme vous n’avez pas bien vu LA TELE !
Et le foyer
Cette dame nous montrera (nous sommes dans la même pièce) ce qu’elle fabrique avec des feuilles de palmier…
…ou mieux encore en combinant la palme…
…avec des fils plastiques tirés de grands sacs à usage varié et qui arrivent au terme de leur vie. Ils sont brin par brin utilisés.
Plastifiés de la sorte c’est, parait-il, un vrai régal pour rouler la semoule de couscous !
Et ça, c’est quoi…. Tic…Tac…
Le clapier à lapins et le poulailler bien sur !!
Nous repartirons de ce périple plein de chaleur que nous auront donnée ces nomades. Ce 1er janvier fut vraiment riche et nous en profitons pour remercier aussi Françoise Bellard et son équipe de bénévoles qui nous ont fourni tous ces vêtements qui vivront ici une bonne dernière vie !!!
Avant d’en terminer avec cette extraordinaire journée, comment vous faire comprendre cette sincère affection que peuvent avoir les marocains sédentarisés à l’égard des nomades. En effet, tous sont conscients que ce choix de vie est dur et leur respect est, quoiqu’il en soit, bienveillant sans jamais sombrer dans le misérabilisme.
Comme quoi c’est possible de cohabiter chacun avec ses différences !!!
Alors au retour un p’tit coup et encore une fois… Santé et Bonne Année 2014 !!
Le lendemain Asma nous fait visiter la ferme de sa mère (et des frères de celle-ci). Eloignée de la palmeraie, elle ne bénéficie pas de l’eau de Figuig.
Elle doit aller puiser son eau et pour la stocker un réservoir/piscine… Quelle vue non !
A partir du réservoir, l’eau est utilisée de la même façon. Elle alimente par des canaux les fameuses « gamounes ». Ici par contre l’eau est utilisée avec parcimonie avec l’utilisation du goutte à goutte.
Quand il s’agit du blé, l’eau est distribuée autrement. D’abord elle arrive !!!
Ensuite elle inonde chaque gamoune, du plus loin au plus proche…
Et quand la dernière est pleine, on ferme l’entrée et l’eau part distribuer plus bas…
La maman est vraiment contente de nous accueillir aussi, tradition d’accueil oblige, on boit le thé !
Et hop c’est propre pour les prochains !
On ne résiste pas à vous montrer ces 2 panneaux emblématiques de la pensée courante figuigienne. L’effort entrepris par les gens du haut et relayé par les gens que nous avons tous les jours côtoyés est vraiment payant !! La ville et ses ruelles sont d’une propreté impeccable, les alentours sont très corrects !!! C’est donc possible mais il faut éduquer et encore éduquer !!!
Nous profiterons des beaux jours pour entreprendre une balade plus lointaine qui nous amènera d’abord à flanc de montagne. J’attire votre attention sur le fait que la crête appartient encore au Maroc et pourtant au fond un drapeau algérien flotte par pure provocation !!!
Par contre côté Figuig…Ouaou !!!!!!!
Et bien sur pour Ben (et bien évidemment pour tous ceux qui veulent jouer !!!)…
Où est Sacado ????
La piste que nous suivrons jusqu’à son terme est celle qui longe au plus près la frontière.
Et d’ailleurs pour la petite histoire… le mur blanc qu’on voit était pour nous la frontière marocaine précédent le désert (no man’s land) jusqu’à la frontière algérienne…aussi nous pédalions gaiement…. Et au sommet de la côte une intervention sèche mais aimable des gardes frontières nous a rappelé à l’ordre car nous étions déjà en train de sortir, illégalement, du Maroc !!!
Tout s’est très bien passé et nous sommes tranquillement rentrés chez nous par une route qui désormais ne va nulle part…
…Plus tard dans la journée…
Après la balade…
Encore un grand moment !!!
D’abord le cadre.
En plein milieu du ksar Al Maaïz…
au fond à droite…
une porte…
…des escaliers…
107 marches et 35 mètres plus bas…
Une immense baignoire avec de l’eau à 32° !!!
Cool, non ?
Nous nous sentons si bien à Figuig que pour l’instant nous restons en place. Les rencontres se multiplient et chaque jour de nouvelles histoires se créent. Pour la 1ère fois depuis le début de notre voyage Patricia évoque l’idée que nous puissions acquérir un p’tit bout de terrain pour venir régulièrement y poser Sacado… affaire à suivre !!!
En attendant nous continuons nos balades circulaires autour de Figuig.
Lorsque l’on arrive aux abords des palmeraies, on trouve souvent ces tours aujourd’hui détruites mais qui à l’époque constituaient le 1er rempart avant le village fortifié (ksar)… Et vous, vous voyez qui je vois ????
Autour de Figuig on trouve çà et là des mausolées comme celui-ci. Tout est accessible sauf la pièce centrale sous la coupole (marabout) car y repose l’imam. Ici, il s’agit de Sidi Abdelkader Mohamed, qui fut certainement à l’origine de l’islamisation de Figuig. Ces marabouts ont pu aussi abriter des charlatans qui profitèrent un temps de la crédulité des locaux…
Nous continuons notre balade en prenant encore de l’altitude (toujours au loin l’Algérie)… à la recherche d’un peu de sable pour jouer avec Eléa !!!
Et là surprise, arrivés au sommet, nous découvrons ce petit camion arrivé au bout d’une piste improbable en train de charger ces pierres…
200 dirhams (soit moins de 20 euros) le camion livré ! 7 à 8 par jour chargé à la main ! Et la route est longue…
Quant à nous au sommet, c’est le bonheur…
…au point qu’un peu d’ombre n’est pas de refus !!!
Au 1er plan encore des habitats nomades…
Comme on s’en lasse pas…
Mardi, jour de souk vu du camion…
Juste pour vous montrer le brusque arrêt des cultures…
Comme nous vous l’avions dit, il existe de nombreuses espèces de palmiers dont seulement certains donnent des dattes et quelque uns d’excellentissimes. De la même façon, la quasi-totalité des palmiers appartient à des propriétaires qui les récoltent eux-mêmes mais il a aussi tous ceux qui, sur l’espace public, appartiennent à la commune qui paie des saisonniers (qui souvent arrivent de loin)… les dattes étant leur salaire…bien évidemment !!!
Encore un arrêt sur image…
Nous avions déjà de nombreuses fois été frappés par la simplicité des cimetières marocains, mais cette fois-ci, accompagnés de Souad et d’Asma, nous sommes rentrés dedans et surtout…
Nous avons eu maintes explications, notamment sur la mise en terre et la façon dont le défunt est accompagné dans sa dernière demeure sans faste ni couronne, le combat parfois pour rapatrier un corps jusqu’ici et aussi…
Un périmètre de pierre est tracé autour du corps et au milieu l’orientation de la pierre rappelle le sexe du mort. Si elle est dans la longueur c’est une femme, si la pierre est perpendiculaire c’est un homme.
Voilà pour l’histoire…
Parmi les rencontres faites les derniers jours nous faisons connaissance de Didier, un français de nos âges qui a beaucoup voyagé mais qui revient toujours à Figuig depuis bientôt 30 ans. Nous convenons d’un jour pour aller ensemble visiter le barrage situé en amont de Figuig et qui, quand il sera plein permettra de faire face à l’afflux d’habitants venus s’installer sur Figuig, nécessitant évidemment plus d’eau que les sources ne peuvent fournir…
Rendez-vous pris nous partons pour un périple de presque 100 km de pistes (avec sa voiture !!!)
Traversée de l’oued
Déjà loin et pourtant toujours des habitats nomades (appréciez la qualité de la tente !)…
…et le dernier modèle Renault bien protégé !
No comment !!
50 bornes plus loin le barrage. Opérationnel depuis 2012 (l’eau se remplit…petite vitesse et grande lenteur)… mais il y a toujours des ouvriers qui finissent.
Et voilà l’eau…
…au bord de laquelle le pique-nique fut… contemplatif
Sur la piste du retour, encore en construction, l’engin nous « fabrique » littéralement la route
Et toujours ces paysages… Et sous la pierre, une bergerie…
Fin du périple !
Nous programmons notre départ prochainement aussi, Souad souhaite que nous allions manger chez elle et ce plusieurs fois. Nous pénétrons vraiment dans leur intimité et quel bonheur !!! Située en plein milieu du ksar Zénaga, leur maison, comme toutes ici, est composée de 2 étages. Le dernier, la terrasse, sert essentiellement l’été ainsi que pour le séchage des dattes, étendage du linge… et au milieu un puits de lumière.
Avec ses portes et ses fenêtres avec volets, on a plus l’impression d’une ruelle que de l’intérieur d’une maison ! Et comme en plus des espaces communs chaque habitant de la maison a une chambre avec sa porte qui ferme à clé, l’impression de rue est renforcée.
Cet immense vase en terre en terre (compris ?) sert à stocker les dattes. Compressées au maximum et à l’abri de la lumière, elles se conserveront plus d’un an.
Différents plats, différents grandeurs mais utilisés tous les jours…
Parmi les découvertes culinaires de l’année, le Maloui dont nous verrons toutes les étapes…jusqu’à la dégustation finale…
La pâte est pliée plusieurs fois, avec célérité…
Pour être une fois pliée en carré, cuite…
…Eh oui faut bien s’essayer !!!
Chaude et trempée dans le fameux tahlawout l’excellentissime sirop de dattes… on préfère pas vous en parler….
Voilà la richesse du marocain…ses couvertures.
Le lendemain nous serons conviés à manger les Trid. Nous serons vraiment chanceux de pouvoir y goûter car traditionnellement c’est un plat servi pour les grandes cérémonies. Ce sont des galettes très, très fines dont on se servira pour manger la préparation (viande, oignons, raisins secs, pois chiches ,épices, tomates) servie tiède avec des œufs durs.
Un vrai régal bien entendu !!!
Nous serons encore à Figuig pour la célébration de l’Aïd el Miloud (naissance de leur prophète). Correspondant à la fois à notre noël et 1er janvier, elle n’est cependant pas célébrée de la même façon partout dans le Maroc.
Bien sur les hommes et les femmes le fêteront chacun de leur côté mais spécifiquement à Figuig toutes les femmes se réunissent en un seul et même endroit pour le fêter. Accompagnée de Souad, Patricia vivra avec elles ce moment de liesse.
De mon côté je resterai au camion mais quand même cette photo mérite un commentaire particulier…
En effet depuis notre arrivée à Figuig, point de pluie et à l’occasion de cette fête les hommes se rendent un peu à l’extérieur de la ville pour invoquer la pluie en psalmodiant sur leur chemin… Et bien quelques heures… après il a plu ! Véridique !!!
La fin de notre séjour à Figuig tire à sa fin et chacun veut encore nous faire découvrir quelque chose. Norredine, le jeune frère de Souad, profite de ses congés pour nous montrer le joyau de la distribution d’eau de Zénaga. Située (en bas de l’image) à proximité de la source Tzadert (vous savez celle qui fut à l’origine de sanglantes batailles Cf. dernier article !), ces 4 canaux permettront l’irrigation de TOUTE la palmeraie du ksar. Avant d’arriver là, juste de l’autre côté du mur d’en bas, à la captation, un bassin pour les hommes…
Et de l’autre côté commence la distribution de l’eau et le début des dédales de canaux…
Un proche voisin de Sacado nous donne ceci un matin nous assurant….
…qu’au centre de chaque palmier, en le dépeçant feuille par feuille surgit le fameux…
Cœur de palmier !!!
Les marocains le consomment très peu et en général ne le font qu’avec les repousses pour ne pas sacrifier d’arbres. CQFD ! Nous, on a bien trouvé le goût mais c’est un peu dur sous la dent !!!
Nous partons le lendemain aussi Souad insiste pour que nous passions encore du temps avec elle et les membres de sa famille que nous apprenons à connaître ainsi que les voisins proches de sa maison. Depuis que nous sommes à Figuig, tous nous disent que nous sommes des Figuigi et que désormais nous sommes ici chez nous. Cette chaleur nous touche évidemment beaucoup.
Une dernière vue de Zénaga vue de la terrasse de chez Souad…
Une dernière préparation ensemble…le cake du voyage que nous emporterons…
Des au-revoir chaleureux et plein d’émotion et hop nous reprenons la route en promettant bien sur de revenir et c’est sur nous reviendrons !!! Figuig à bientôt….
Sitôt sorti de l’enclave bienveillante de Figuig nous retrouvons ces routes interminables au vent incessant…
Nos 1ers drom’ qui eux, suivent la piste et te croisent avec ce regard nonchalant…
Encore un peu partout des habitats berbères perdus au milieu de nulle part…
Alors !! Et si on vous disait où on va maintenant ?
D’abord il y a une rencontre. Rappelez-vous…Jebha… Petit port de pêche sur la Méditerranée. Et Abdou le militaire…
Quand nous nous étions quitté, il nous avait donné son nom, numéro de tél et le nom de son village et notre prochaine destination passe par celui-ci. A tout hasard nous l’appelons et il s’avère qu’il est justement à son village pour 15 jours de permission.
Une demi-heure après nous y sommes…
Nous ne savons vraiment pas vers quoi nous nous embarquons mais nous sommes confiants.
A notre arrivée dans Bouanane, village étape que l’on traverse sans y prêter gare, c’est Abdou du ksar Bouanane et non plus le militaire qui vient nous chercher. Nous le suivrons derrière sa mob vers une nouvelle aventure qui, longtemps après notre départ nous emplit encore d’émotions chaque fois qu’on y pense…mais ceci est une autre histoire que nous ne manquerons pas de vous narrer prochainement…
D’ici là.
BON VENT !!!
Superbes rencontres ! Le Maroc est vraiment une Terre d’aventures pour les yeux et le coeur…
Merci de nous faire partager tout ça…
Bises
F
Kaliméra les sacadiens,
A voir les tofs ça donne envie de venir … va savoir peut’être en 2015 … ;o)
Mais oui, nous vous lisons !
Mais on fait pas de commentaires…pour l’instant !
On profite avec vous 😉 !!!!
Mais croyez-moi : on a une ou deux questions très précises….
Bises à vous, merci pour ce grand et beau partage. Hugo
Euh….z’avez un mail au fait à nous refiler pour qu’on communique, un skype peut-être ?
Salut les amis ça fait plaisir de voir que certains prennent du plaisir !!! Notre mail :pbsacado.lebhar@gmail.com A +
Pour Skype bernard.lebhar
Bisous