Voilà, une nouvelle année commence et donc permettez-nous de vous la souhaiter aussi bonne que possible et qu’elle vous apporte tout ce que vous désirez de plus fort.
Pour ceux qui auraient raté notre carte de vœux, la voici à la une !! Prise sur la plage de Sidi Wassay où nous avons passé 20 jours, nous avons vraiment eu le sentiment de vacances et de repos.
Comme nous l’avions dit à la fin de notre dernier article, nous avons passé beaucoup de temps à pêcher des tellines et ce matin nous partons à la journée, bien équipés !!
Notre technique de pêche consiste à planter les pieds dans le sable et quand le flux monte (ou descend), les bouger et par cette action faire remonter les tellines…
…qui si elles sont apparentes, se dressent très rapidement à la verticale et disparaissent aussi vite…
..qu’il faut faire une véritable course pour les attraper mais rassurez-vous, c’est quand même plutôt cool !!
Une fois arrivés au camion, nous les conservons 2 jours dans le seau en prenant soin de changer l’eau plusieurs fois afin qu’elles jettent leur sable, puis à la sauteuse pour les faire ouvrir…
…les dépiauter et les mettre en sac au congélateur…il sera toujours temps d’en faire profiter les copains !!!
Pour vous donner une idée, pour 3,5 kg ramassées…il ne reste que 500g à déguster !!!
Et toujours devant nous cet océan sans cesse changeant et les troupeaux qui passent !
Notre installation ! En arrière-plan le tout petit village de Sidi Wassay, petite cité balnéaire quasi déserte à cette période.
Quand nous ne pêchons pas, nous longeons les falaises et cette fois-ci faisons par hasard la connaissance de Kamel, quadragénaire aisé de Marrakech qui a eu la chance de faire l’acquisition (sans titre bien sûr) …
…d’une maison troglodyte qu’il fait rénover avec goût…
…avec un accès direct à la plage.
Une fois les travaux achevés, il compte le louer en AirbnB et dès qu’il sera en ligne on vous en reparlera.
La future cuisine.
Très occidentalisé, il a beaucoup travaillé auprès d’européens, il a conscience que ces derniers seront aussi sensibles à leur environnement et donc remontant les manches, il nettoie la plage des détritus accrochés aux rochers. Bonne chance à lui !!
Et qui c’est que voilà ???
Nos copains Jojo et Evelyne remontant de leur périple au Sénégal, ramenant avec eux des huitres de Dakhla. Personnellement, il m’est arrivé de me battre pour l’ouverture d’une mais là, pour chacune d’entre elles ce fut un véritable combat de titans… que nous avons gagné bien évidemment !!
Un matin nous avons la certitude qu’une de nos cuves d’eau propre fuit, aussi on n’y va pas par 4 chemins, on démonte tout et on avise !! En fait il s’agira de la cuve à droite sur la photo dont une réparation ancienne méritera une rénovation qui aussitôt faite nous permettra de tout remonter.
Bon d’accord il fait toujours beau alors que chez vous il parait que le froid succède à la pluie, alors on continue les tellines…trop dur !
Et quand on revient « chez nous », quelle surprise que de partager la nuit avec des chevaux…
…qui seront remplacés dès leur départ par des pigeons festoyant des restes équins !!
Coiffeuse à domicile !! Merci Evelyne !!
Depuis plusieurs jours l’océan au large est plutôt calme, il se remplit donc de pêcheurs qui restent le jour…
… mais aussi toute la nuit et ce pendant quelques jours d’affilé rendant notre horizon nocturne tout illuminé.
Jour de Noël, au menu ce soir homard préparé par le copain Jojo et le reste par Patou, mais avant il faut le couper en deux et c’est du sport !!
Prêts à cuire…
…en attendant, foie gras champagne et joyeux Noël !
Homard accompagné de sa verrine petits pois/ avocats et sa brochette de légumes croquants… un vrai régal !
Et pour parachever le tout, mini charlotte à la mousse de framboises fraiches !
A contre cœur mais contents de reprendre le voyage nous quittons Sidi Wassay et sitôt passés la colline qui nous sépare de l’océan, les jardins dans la vallée où passe le fleuve Massa…
Et au loin de l’autre côté Sidi Wassay.
Au revoir et quoi qu’il en soit nous reviendrons !!!
Le fleuve Massa.
Nous partons mardi car c’est jour de Souk. Nous garons Sacado en contrebas et c’est parti pour un plein de légumes, fruits et olives !!
Partis plein Est, notre 1ère halte sera Bouizarkane où nous attend Samira et sa petite famille mais avant tout il nous faudra traverser les derniers contreforts de l’Anti-Atlas alors petite pause avant de l’enjamber…
Petite balade dans une oliveraie et nous rencontrons enfin nos 1ères séguias (conduite d’eau) qui vont tour à tour…
…irriguer toutes les parcelles (guémounes) suivant un savant aiguillage de l’eau.
Avec les montagnes apparaissent comme par enchantement les petits écureuils gris et rayés qui vivent dans les pierres, endémiques du Maroc (et de l’ouest algérien), ce sont les écureuils de Barbarie ou Berbérie.
Nous passerons la nuit à proximité de chez Samira, que nous avons connu à l’autre bout du Maroc et qui a suivi son mari. Celui-ci étant militaire, il va subir toute la soirée de la pression par téléphone de sa hiérarchie, tant est si bien que notre séjour est écourté et nous devons partir dès le lendemain matin au grand regret de Samira. On ne sait jamais, son mari aurait pu nous confier des secrets d’état sur son métier de mécanicien, ou subir la mauvaise influence des occidentaux… mais bref nous continuons notre chemin …
Nous longeons le bout de l’Anti-Atlas avec ses montagnes si tourmentées…
Bien le bonjour le troupeau en liberté totale très intrigué de notre ralentissement pour les voir !!
Toujours plus à l’Est, enfin notre 1ère palmeraie !!
Quel décor incroyable aux couleurs improbables !
Nous quittons notre axe principal pour nous enfoncer dans la vallée d’Amtoudi dans laquelle nous allons pour découvrir deux igoudar…
Evidemment dans chaque village, aussi petit soit-il, on trouve une ou parfois même plusieurs mosquées avec minaret. Celui-ci tout neuf est en train d’être peint sur un échafaudage plus que précaire !!
Igoudar est donc le pluriel d’agadir, qui sont des greniers-citadelles qui datent pour les plus anciens du Xème siècle. Nous partons donc découvrir le 1er non sans avoir prévenu avant afin que le gardien nous y attende là-haut.
C’est parti pour une belle montée avec en perspective cette construction hors du commun.
Chaque agadir est particulier car s’adaptant parfaitement à son environnement. Celui-ci n’abritera que du stockage de nourriture mais jamais il n’y aura d’habitants en permanence. Leur construction relève toujours du même principe, protéger la nourriture d’attaques possibles des villages alentours lors de guerres tribales. Ici la 1ère porte dont le trou de lumière permet au gardien de surveiller les arrivées.
Nous voici donc arrivés à l’agadir N’Id Issa.
Les deux Igoudar (vous savez le pluriel de …) sont construits selon le même mode opératoire, en anneau autour d’un éperon rocheux avec une vue alentour imprenable…
Au passage sous la 1ère porte nous remarquons que le plafond est fait de palmier et de pierre.
Petit coup d’œil en arrière de la porte d’entrée, en haut le logement du gardien et à l’étage intermédiaire, la niche du chien !
LA porte de l’agadir…
Le grenier-citadelle est avant tout une architecture communautaire de grand intérêt. En effet, construit en pierre et en terre, il associe toujours un savoir-faire et des techniques locales à une architectonique hors du commun. C’est par le creusement de galeries ou de ruelles que les pierres seront utilisées pour construire les bâtiments. Chacune des 73 cellules composant cet agadir était attribuée à une famille du village, de façon définitive et transmissible de génération en génération.
Y était aussi stocké le nécessaire pour faire de la poudre et ici sur cette pierre se faisait les mélanges !
L’une des tours de guet avec vue sur la vallée.
Trois choses à ne pas rater sur cette photo :
- Au premier plan une citerne dont le trou central permet l’accès à l’eau.
- A droite les vasques pour la préparation de la chaux utilisée pour lier la terre pour la construction.
- Et surtout, les 4 mini vasques autour du trou de la citerne, à quoi servait-elles ? Des abreuvoirs à abeilles car vous verrez plus loin…
…que l’agadir possédait aussi une foultitude de ruches. On a du mal à imaginer mais jadis les alentours étaient fleuris, aujourd‘hui il ne pleut plus c’est le désert.
Dans ces espaces, on trouve encore des vestiges des anciennes ruches faites de palmiers tressés …
Encore et toujours du stockage, céréales, carottes, dattes… en haut en bas…
Fini le tour du 1er niveau…
Montons maintenant sur les toits terrasses. Ici comme partout, nous remarquons les effets des restaurations qui ont eu lieu. Initiées par l’architecte franco-marocaine Salima Naji dès 2004 sur ses fonds propres…
… puis par d’autres organismes privés et publics, il a surtout fallu s’appuyer sur une conscience locale respectant la culture des lieux dans une approche patrimoniale prise en charge par les habitants eux-mêmes.
On finit par le petit musée !!
Merci Mohamed pour nous avoir fait partager ton savoir. Un petit coup et hop c’est reparti pour la descente !!
Vue sur une maison qui au fur et à mesure des besoins, s’agrandit délaissant la terre pour les parpaings !!
Le lendemain nous partons à la découverte du second agadir.
Dans les sacs, de l’herbe à fourrage, mais en y regardant bien on constate que les femmes (car évidemment ce sont elles), ne coupent que le haut de l’herbe permettant à celle-ci de continuer à pousser !!
Traversée du village dont la rue principale est en terre battue…
Encore une autre vue sur l’agadir visité hier…
Il faut bien y regarder à 2 fois pour distinguer ces habitats troglodytes qui se confondent avec leur environnement.
Nous nous enfonçons dans la vallée…
D’un côté le premier agadir…
Et de l’autre celui vers lequel nous nous dirigeons…
Plus effilé sur son éperon rocheux, il nous semble tout de suite plus impressionnant.
Mais nous ne sommes pas encore à ses pieds !
Parti pour la montée.
Nous apprendrons plus tard par le gardien que ces emplacements dallés et bien plats servaient…
…pour battre les céréales et à côté la bergerie.
Un 2ème Mohamed nous servira de guide dans l’agadir N’Gellouy. A la différence du 1er, ce grenier-citadelle servait à la fois de grenier à grains, de bâtiment communautaire servant de refuge aux habitants mais aussi de lieu de culte et de réjouissance.
Descendant des montagnes, le chemin de l’eau est ici canalisée…
…d’abord dans ce réceptacle…
Avant d’être stockée dans la citerne dont le rebord sert d’abreuvoir à…
Bravo à ceux qui ont suivi, pour les autres, retour quelques photos plus haut, c’est tout !!
Rentrons vraiment après la tour de garde dans l’agadir…
Et dont voici la clé !!
La 1ère pièce que l’on rencontre est une salle de réunion dans laquelle les grandes décisions étaient prises. Y sont encore stockées comme jadis des jarres qui pouvaient contenir graines ou huile.
Place où travaillaient les femmes.
3 phases de rénovation 2004, 2007 et une campagne plus longue entre 2015 et 2017 ont permis de voir les Igoudar dans ce bel état de conservation. On voit ici la partie restaurée plus claire.
Le moulin à huile d’argan car peu d’oliviers par ici.
4 étages se superposent dans cet agadir et les 1ers sont bien bas de plafond !
2 étages sont visibles.
Vue de l’intérieur vers la vallée
A la différence de l’autre, ici, on trouve aussi des lieux d’habitation qui étaient utilisés au quotidien et pas seulement en temps de guerre…
Des terrasses qui permettaient de surveiller l’environnement, de se poser au soleil et quelques fois de faire sécher herbes, céréales et dattes.
Les trous ne sont pas des cheminées mais des puits de lumière.
Mohamed notre guide dans ce dédale…
Belles terrasses, non ?
Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir !!
Lieu de stockage où les espaces sont bien différenciés.
Le parcours de l’eau canalisée…
Mohamed que l’on remercie pour sa connaissance d’un lieu qu’il a participé à rénover, nous confirme que la source de l’eau qui fait vivre cette partie de la vallée se situe à quelques kms d’ici donc on y va de ce pas en contournant l’agadir !
Que l’oued semble loin !!
Arrivé dans l’oued, nous prenons le parti de suivre la séguia et son eau courante pour remonter jusqu’à sa source…
Après la séguia construite en ciment se succède celle creusée dans le sol…
Un bassin tampon, qui peut-être sert de piscine l’été ?!
On s’enfonce dans la gorge…
Ces dépressions rocheuses retenant l’eau après les crues ou la pluie s’appellent des gueltas qui deviennent l’été des piscines pour les locaux !
Sans commentaire !
Toujours plus profondément dans la gorge…
Rares endroits où se mêlent palmiers et arganiers.
Et au milieu de ces lauriers roses…
…la source ! Juste là, sous ces racines !
Pause pique-nique à l’ombre d’un arganier.
Et sur la descente qu’est-ce donc ??
Et bé, une gouttière qui permet de passer d’une séguia à l’autre en traversant l’oued !!
Dernière vue sur l’agadir, fier sur son éperon rocheux.
Alors effet coupe du monde ou non mais ça joue au football…
…et ce ne sont que des filles !!!
Depuis Amtoudi nous sommes toujours plus à l’Est, avons fait encore de belles balades et rencontres, que nous nous ferons un plaisir de vous faire partager…comme depuis 13 ans déjà révolus. Alors toujours prêts à nous suivre ???
A bientôt pour de nouvelles aventures !