S’il était une ville avec Rome que nous voulions visiter ensemble c’était bien Venise.
Protégée par sa lagune de la côte Adriatique, la « sérénissime » comme l’appelle les vénitiens, peut s’enorgueillir d’être une ville unique. Fondée au cœur d’un marécage par des réfugiés fuyant les goths, elle devînt rapidement une république marchande indépendante qui, sous la domination des doges, étendit sa puissance et son pouvoir dans toute la Méditerranée.
Ceci étant dit nous avons pu garer Sacado dans un camping en face de la lagune et, prenant le bateau, aller sereinement à la découverte de Venise et ses 177 îles. C’est pourquoi, tant de densité méritait que l’article du blog ne soit consacré qu’à la sérénissime !!!
A l’assaut !!!
Tout d’abord quelle émotion quand le bateau vous fait appréhender la ville côté mer !! Et tout de suite on voit qu’une partie de la vie économique de Venise passe par l’eau tellement de type de bateaux différents se croisent et se recroisent comme nous le verrons plus tard…
La meilleure façon de découvrir la ville et notamment le grand canal, c’est de le faire avec les vaporetti, bateaux bus qui sillonnent et mettent en contact les îles les unes aux autres à travers toute la lagune, ou comme dans tous les bus du monde la capacité d’absorption en usagers de ces bateaux est hallucinante !!
Cela permet néanmoins et à moindre coût de voir Venise par le grand canal…
…autour duquel une partie de la vie économique s’est jouée dans ses grands palais qui portent presque tous le nom d’une richissime famille jadis puissante et qui semblent résumer 5 siècles d’histoire vénitienne…
Certains y reconnaîtront peut être le siège d’une course poursuite à la James Bond ou du Touriste ?!?
Le grand canal, avec à un bout la place Saint Marco, fait comme un grand S qui traverse la ville, en son milieu on trouve le pont Rialto et à l’autre bout la gare, et bien évidemment des centaines de petits canaux s’y jettent…
…plus ou moins larges mais tout aussi animés…
… mais qui permettent de s’approcher au plus près des habitations !!!
Nous voici donc face à la place San Marco, inscrite au patrimoine de l’humanité, le palais des Doges à droite, centre de la vie politique pendant plusieurs siècles, au bout duquel le pont des soupirs (appelé ainsi parce que menant de la salle des tortures du palais à la prison, c’étaient le pont où soupiraient les suppliciés) mais que vous ne verrez pas ! Tout emmailloté dans une hideuse publicité grandissime d’une marque de voiture, à tel point qu’il était impossible de le photographier sans faire soi-même de la pub, nous l’avons boycotté !!!
Comme de nombreux endroits d’Italie, la place San Marco est en travaux mais reste LE point de rencontre avec dans les bars, ça et là de petits orchestres qui donnent la mesure…
… face à la Basilique San Marco, splendide métissage de traditions occidentales et orientales, elle offre un étonnant reflet de l’histoire de la cité. Durant sa 3èmereconstruction en 1075, chaque navire revenant de l’étranger devait rapporter un ornement précieux pour la « maison de Saint Marc » et qui en font une cathédrale unique par la richesse de sa décoration intérieure.
Une autre vue du palais des Doges, forteresse à sa fondation, devenu la résidence des maîtres de Venise, nous donne à voir qu’elle devait être la puissance des Doges du temps de leur splendeur…
Au milieu du grand canal se dresse le pont Rialto, qui joua longtemps le rôle de centre financier et marchand de Venise. Offrant une vue privilégiée sur le grand canal, il fut jusqu’en 1854 le seul pont à franchir le grand canal…
… avec « sa rue centrale » de petites boutiques « attrape touristes », qui mène aux quartiers plus populaires sur le Rivo alto, partie la plus haute de la lagune qui permit l’établissement des 1ers vénitiens.
Comme on s’en doute, Venise c’est tout un monde de petits bateaux aux usages bien définis.
D’abord le traghetto, gondole qui permet la traversée du grand canal, faute de nombreux ponts !
Et ensuite la kyrielle de bateaux « professionnels », chantier menuiserie…
Bateau frigo…
Bateau poubelles…
Ou bateau grue…
Et l’un des plus photographié et l’ultime bateau primeur !!!
Sur la dernière photo, il s’agit d’un atelier de réparation de gondoles (dernier en son genre)…
Un peu d’histoire…il est un des rares « squeri » en activité, jadis utilisé pour n’importe quel type d’embarcation, il se limite aujourd’hui à la réparation et la fabrication de gondoles. Subsiste comme à l’origine l’espace typique en pente et la « Tesa », utilisée en temps de pluie et comme dépôt d’outils. Les bâtiments, construits en bois, rappelle les habitations de montagne, artisans et chargements de bois arrivaient de la vallée du Cadore (env. 200 Km au nord de Venise).
Venise se découvre aussi en se perdant dans les petites ruelles entrelacées, franchissant des petits canaux, des ponts permettent de déambuler loin du flot touristique et c’est ainsi que nous sommes tombés sur le Palazzo contarini dal bovolo. Fermé au public, cette construction lombarde du 15éme abrite un escalier à vis (d’où son nom bovolo).
Cette année le carnaval, dédié à la réunification de l’Italie (150 ans), s’est achevé le 8 mars, cependant les boutiques regorgent des masques tous plus beaux les uns que les autres, dont voici une vitrine !
Profitant du beau temps et d’un forfait à la journée en vaporetti nous avons aussi visité d’autres îles de la lagune dont Murano, ville épicentre de la verrerie soufflée depuis 1291. Composée de 9 îlots et son grand canal, quasiment toutes les boutiques présentent leurs créations, chères cela va de soi, mais quel coup d’œil !!!
A de nombreux endroits de la cité des créations plus grandes d’artistes contemporains dont cette « météore en verre »…
…ou cette façade montrant toute la maestria du travail verrier…
Au nord est de Murano, se dresse deux îles jumelles Burano et Mazzorbo. Centre agricole et port de pêche, Burano est surtout connue pour son art du « merletto », travail patient et délicat à l’aiguille pour fabriquer des motifs en dentelle…
Burano nous a d’emblée plu, d’abord par le calme qui y règne. On semble déjà loin de la nébuleuse Vénitienne, mais surtout on a adoré l’habitat, moins ostentatoire et tellement coloré.
Et comme souvent en Italie une église qui penche !!!
Dernière des îles que nous ayons visitées, Torcello se distingue des autres par son côté encore sauvage et plus agricole encore. Peu d’habitation mais un évêché, plus vielle construction de la lagune, un unique canal (un coup d’œil sur les cheminées des maisons qui sont pensées pour résister aux bourrasques de vent)…
… et pour finir ce trône en marbre, qui selon la légende, aurait servi au 5ème siècle à Attila…aujourd’hui encore terrible non ?!?
Notre périple de 3 jours à Venise nous a comblé. Nous quittons la ville pour nous poser 2 jours au bord de la mer avant de la quitter pour longtemps et partons dans les Dolomites pour ce qui doit être une de nos dernières haltes italiennes. Nous sommes attendus dans un petit village près de Belluno par Alessandro (que nous avions rencontré en Toscane pour ceux qui auraient oublié !) et compagnie avant de filer sur Côme et rentrer en France…