Un mois déjà que nous sommes arrivés. Le quotidien s’organise avec les moyens (très conséquents) du bord ! Notre « inscription » dans la vie locale fait son chemin et on se sent vraiment chez soi et la relation avec les autochtones est si facile qu’on en arrive à oublier ce que nous avons vécu avant.
Le 5 janvier Hassan va partir de M’Hamid pour 15 jours (un voyage accompagné et l’achat d’un 4X4) aussi nous profitons de ses conseils éclairés pour parfaire notre connaissance locale à travers de longues balades en VTT. Nous n’avions pas imaginé avant combien il pouvait être facile de pédaler dans le désert. Cependant, de quel désert parlons-nous ? En effet, M’Hamid présente la particularité d’avoir les 3 formes existantes :
L’Hamada (ou reg). Situé directement sous les contreforts de l’Anti-Atlas proche, c’est un désert de cailloux partiellement recouvert de sable et qui autorise la circulation des véhicules (la plupart des pistes sont dessus).
L’erg ou désert de dunes de sable. Elles sont plus ou moins hautes (jusqu’à 3 heures pour accéder au sommet !), la face au soleil est suffisamment dure pour permettre à pied comme en véhicule de la grimper tandis que l’autre face est le fruit de l’écoulement du sable par le vent et il est aisé de s’y planter. Aucune consistance ni densité ! Le sable que nous avons trouvé est plus exactement de la poussière de sable, c’est incroyable cette fluidité !
Le Fech-Fech. Plutôt présent le long des oueds (dont l’eau est saline, ai-je besoin de le rappeler !), une croute assez solide se forme grâce au sel CQFD mais attention, si on peut rouler dessus, en fonction du poids et de la vitesse, la croûte se casse et dessus de véritables sables mouvants. On s’y enfonce avec une facilité déconcertante !
Notre 1ère grande balade VTT le long de l’Hamada…
Et quand l’erg succède au reg… que faire… une pause s’impose !
L’eau est omniprésente pour qui sait la trouver et ça et là un puits. La noria a disparu, c’est seulement une corde…
…et son seau made in Marocco !!
On voit pas bien mais c’est du pneu !
Grâce à ce sol si agréable pour rouler nous parcourons des Km, nous éloignant de toute forme de vie…
Eléa quant à elle sait profiter des moindres coins d’ombre. Elle bénéficie d’ailleurs dans le camping d’un traitement de faveur puisqu’elle seule à le droit de se promener où elle veut, à ses entrées à la cuisine et surtout plus personne n’en a peur et du coup elle est carrément cool !
Tant que nous suivons la piste (évidemment on ne s’enfonce pas impunément dans le désert en VTT !!!) il y a toujours un chemin qui la croise et emmène dans les petits ksars alentours. Parfois entre le début du chemin et le village, que de km parcourus dans la palmeraie pour le plaisir des yeux et des couleurs !
A gauche les parcelles sont entièrement irriguées et à droite les cultures à plus grande échelle
Et au détour du chemin ce simplissime cimetière. Grand ou petit, riche ou pauvre la même sépulture
Ca y est le village est en vue…
Encore un peu de chemin…
Nous pénétrons dans ces villages qui jusqu’au début du 20ème siècle étaient indépendants. Ils payaient ou non l’obole au caïd local et surtout se faisaient continuellement la guerre. D’une façon ou d’une autre ce furent les français qui pacifièrent la région et centralisèrent leur pouvoir. Pourvus d’électricité, pour les derniers, au début des années 2000, c’est quand même un saut dans le passé qu’on fait quand on y entre !!
La plupart sont construits selon le même schéma : présentant l’aspect extérieur d’un village fortifié, une espèce de chemin de ronde sitôt la porte d’entrée franchie permet d’en faire le tour à l’abri du soleil…
On aurait bien montré des photos de l’intérieur des villages mais…mais il aurait fallut en prendre et les traversées ne sont guère aisées. En effet, tous et toutes vivent essentiellement dehors, les enfants surtout et lorsqu’on arrive en ville (air connu), la pression de quelques adultes mais surtout des enfants à l’égard d’Eléa nous oblige à aller de l’avant sans s’arrêter, ajouté au fait qu’il semble difficile de photographier sans voyeurisme fait qu’au résultat (enfin pour l’instant) pas de photos et c’est tout !
Même pour les femmes c’est si compliqué qu’on les prend loin derrière et pourtant que leurs costumes sont beaux et authentiquement locaux…
Après une bonne balade, au coin du bar de l’Hamada du Drâa, petite soirée musicale traditionnelle improvisée !
Le bonheur ici commence dès le matin…pas besoin de se poser la question du temps qu’il fait ! Il fait toujours beau avec un ciel toujours bleu. Dès que nos activités « professionnelles » sont terminées, nous repartons pédaler dans le désert et après avoir posé les vélos nous attaquons les dunes…
Pour découvrir à son sommet, un avant-goût d’immensité…
Et forcément au milieu de nul part… un chamelier qui se déplace…
Comme dit plus haut, le 5 janvier Hassan part pour Casablanca (avec moult détours pour y monter) et propose de nous amener avec lui jusqu’à Zagora. En effet, il a convenu avec Patou que pendant son absence, elle lui relookera le bureau d’accueil et pour ce faire le tissu est à Zagora. C’est la 1ère fois depuis 3 semaines que nous quittons le camping. Nous partons donc en voiture à vitesse conséquente (vous souvenez-vous de l’étroitesse de la route ?) et prenons quand même le temps de s’arrêter pour aider le véhicule à sortir du Fech-Fech. D’avoir trop voulu se pousser, sa camionnette pleine de volailles s’est passablement ensablée. Qu’à cela ne tienne… après bien sur quelques palabres pour être d’accord sur comment et où pousser…
on y va !
Les uns redressant, les autres poussant…
Et hop la !
Bilan : 5 ou 6 poules mortes laissées en plein soleil (et comme pas tuées traditionnellement pas consommables).
Avec Hassan nos routes se séparent à Zagora, nous y restons avec Brahim (l’un des cuistots/musicien/ homme à tout faire d’Hassan) venu rendre visite à sa famille pendant une semaine, et l’encombrant tissu.
Nous sommes invités d’abord dans la boutique de son frère pour le thé, puis dans sa famille pour le thé encore ! Et finir par aller dans son humble appartement manger et connaître sa femme arrivée tardivement du travail.
Le retour fut épique. Nous sommes rentrés par le minibus qui fait quotidiennement la navette Zagora- M’Hamid (95 km pour 2,5 €/pers). Tu t’assois dans le bus et il ne part que lorsqu’il est plein. Arrivés à 16 h 30 au bus, il ne partira qu’1 heure 30 plus tard mais plein ! L’intérieur est très… euh… art déco !!
Tant qu’à y être… un coup d’œil intéressé sur l’auto-école voisine, drôle avec ses 2 volants !
Le conducteur du minibus ne savait pas conduire ou plutôt conduisait saccadé (genre oscilloscope), une femme a d’ailleurs vomit et d’un seul coup, dans la pénombre voilà qu’il s’arrête, bon nombre descende et il ne se passe rien quand d’un seul coup nous comprenons…c’est l’arrêt prière ! Nous finissons quand même par arriver sains et saufs mais le dos un peu fracasse !
Dès le lendemain et 8 jours durant, Patou remplacera ces coussins au tissu défraîchi…
Par ces nouveaux…
Pour des raisons obscures pas bien comprises, Hassan a préféré que le bar soit fermé pendant son absence aussi nous vivons en comité restreint et ce d’autant plus qu’il n’y a pas ou peu de clients. Une partie de l’équipe…
Avec laquelle il nous arrive de partager un repas.
De temps à autres des français sympas (pas tous le sont, bien évidemment). Nous sommes contents de leur faire partager notre médiocre connaissance des lieux en organisant une balade sympa en VTT, à la suite de laquelle l’apéro/ repas s’impose !!
Un amical salut à Jojo et Evelyne !
Nous avons souvent rencontré ces constructions et pensions qu’il s’agissait d’habitation inhabitées… que nenni !
Il s’agit tout simplement de bivouacs démontés et qui sont pour la plupart encore actifs…pourtant à les voir…
Alors là, honnêtement c’est pas possible de ne pas poser pied à terre… c’est trop mou pour avancer !
N’est –ce pas ?
Il nous arrive parfois le matin d’assister au départ du camping, à la mise en charge de l’expédition chamelière. Les dromadaires arrivent tous ensemble puis il faut les charger. Placides ils acceptent un équipement souvent impressionnant (jusqu’à 200 kg), qui prend du temps à être installé et ficelé.
Et tout aussi tranquillement se lèvent et s’en vont nonchalamment vers le bivouac.
Cette fois-ci nous avons une certaine idée du périple que nous entamons. Après avoir rapidement quitté la piste nous nous engageons sur un petit chemin que nous n’avions pas encore fait (s’entend dans les chemins de la palmeraie qu’on pratique quasi quotidiennement, bien sur !)…
Passage dans du Fech-Fech. Il s’agit de trouver la bonne vitesse et ici vitesse et poids vont de paire. Plus lourd que Patou (si j’en vois un qui rit…), je dois rouler plus vite qu’elle sinon… quand je roule à ses côtés la croûte cède et je m’enfonce grave ! Par contre à la bonne vitesse c’est vraiment génial d’avancer toujours plus dans le désert en VTT !
Arrivée à Boulou. Ksar super conservé, luttant toujours contre l’avancée du sable avec ses clôtures de palmier tressé…
Cette fois-ci 2 photos !
Le haut d’une rue !
Et la porte fortifiée vers les autres villages…
Petite banlieue d’un autre village, les chemins d’accès de celui que nous quittons sont envahis de résidences (principales ou secondaires) avec tout le confort, véritablement absent dans les maisons traditionnelles.
Un autre jour, une autre balade. C’est l’intersection de 2 grandes pistes dont une s’enfonce véritablement dans le désert. Nous prendrons donc l’autre qui frise néanmoins les dunes…
Dont celle la qui était vraiment différente avec toute cette végétation.
Nous la gravissons et là…
Bonheur d’un côté…
…comme de l’autre !
Les quelques nuages présents nous laissaient entendre un possible changement de temps et un matin le vent a commencé doucement à souffler puis est monté en puissance et au milieu de l’après-midi la tempête de sable. Impressionnant. Habillé en conséquence je suis allé au village…incroyable la force du vent et la dureté des petits grains qui volent… enfin rien à voir avec vous pauvres petits métropolitains enneigés pour la plupart !
Evidemment plein de choses se sont passées depuis cette dernière photo à commencer par le bivouac que nous allons faire prochainement… et bien d’autres choses encore alors…
Comme on dit ici…
macam mochkil (pas de problème)
Inch’Allah !
J’ai pas pour habitude de le faire alors une fois n’est pas coutume :