Nous sommes le 21 décembre et nous arrivons à Figuig.
Nous traversons toute la ville pour nous installer au même endroit exactement qu’il y a 2 ans. Rien ou presque n’a changé. Est-ce pour autant que nous retrouverons ceux que nous avions rencontrés ?
Quoiqu’il en soit sitôt installés, nous décidons ipso facto de nous immerger dans ce décor que nous aimons par dessus tout…
Pour rappel, Figuig, véritable île verte enfoncée comme un poing dans l’Algérie, est une commune composée aujourd’hui de 7 ksours (pour une vingtaine au XIXème ) plus 2 quartiers récents, l’administratif et Baghdad où nous sommes. La ville est séparée par le Jorf, falaise, qui tout au long de l’histoire aura joué un rôle prépondérant.
En effet, comme dans tous les oasis, l’eau est précieuse et ici à Figuig, une nappe souterraine par résurgence fait remonter par une faille entre le haut et le bas plusieurs sources d’une eau à 32°. Les hommes ont très tôt su dompter cette aubaine et par simple gravité, remplir les quelques 140 bassins de la palmeraie et ses interminables canaux, séguia, qui permettent d’irriguer toutes les parcelles, guémounes même celles situées au plus loin.
Bien évidemment la gestion de l’eau aujourd’hui paisible, chaque bassin dispose d’un système pour partager l’eau équitablement en unité de 45 mn d’écoulement, fut par le passé l’origine de nombreuses guerres entre les ksours dont quelques unes détruisirent certains d’entre eux dont les stigmates sont encore visibles 200 ans après !
Quoiqu’il en soit nous retrouvons dans notre balade la même sérénité que nous étions venus chercher.
Nous quittons la palmeraie et passons par le ksar Oudaghir par une de ces ruelles si typiques.
Alors que nous traversons Figuig nous rencontrons Mohamed, le guide de la ville que nous avions déjà rencontré. Après les effusions d’usage, il nous signale que commence le lendemain, le 1er festival Akbouch de Figuig. Cette fête, qui dure 3 jours, commémore la naissance du prophète.
Nous nous y rendons dès le lendemain et nous y verrons, enfin, une Fantasia, spectacle équestre…
Ce festival est organisé uniquement par les différentes associations du village sans aucune aide extérieure. De plus il se fait simultanément dans la région parisienne, plus grande diaspora figuigienne. Il paraît même qu’il y a plus de figuiguis à Paris qu’ici (1500 familles) !!!
2 lieux distincts se répartissent la fête.
Tout d’abord la place Adrase, siège de la plus spectaculaire animation, la fameuse Fantasia. Il s’agit donc d’un spectacle mettant en scène des cavaliers d’une même tribu, armés de fusils, qui galopent vers les tentes (kaïmas ) officielles (où siègent chefs de tribu ou représentants administratifs)…
… dégageant la poussière qui va avec !
Nous verrons plusieurs de ces assauts d’entraînement (car pour l’instant ils ne tirent pas !) et comprendrons aussi très vite qu’ici comme partout, la séparation des sexes officie et c’est chacun de chaque côté que tous assistent au spectacle…
C’est malgré tout dans une cacophonie amusante que les assauts ont lieu…
… car simultanément des musiciens et danseurs y vont de leur côté !
D’un seul coup le 1er Baroud, c’est à dire qu’en fin de course les cavaliers tirent !
Seulement voilà avec les galops vient la poussière alors pause !
Autre danse…
Simultanément les Barouds…
Les danseurs…
Et ainsi de suite…
No comment !
L’autre partie du festival se déroule sur la place Tachraft.
Il s’agit d’une suite de stands …
…dont l’un, à l’image d’un Ikéa berbère, met en scène l’artisanat local !
Un carrosse que l’on suppose royal ???
Le palmier dans l’un de ses états
Arrivent des musiciens et leurs étranges instruments, des neffars, utilisés principalement lors des mariages.
Le ksar Zénaga, principal lieu du festival s’est même paré de ses plus beaux atours !
Voici le lien de la vidéo que j’ai faite sur ce festival pour ceux qui ne l’auraient encore pas vue :
Nous quittons le 1erjour du festival terminé et nous repartons nous balader dans la palmeraie…
Avec toujours autant de plaisir !
Pour Eléa c’est bien de l’eau mais à 32°, plus envie de boire !
Quelques fois voici ce qu’on trouve à l’ombre, près d’une guémoune : une outre en terre pleine d’eau rafraîchie par le système berbère, et son gobelet !
Nous sommes le jour de Noël. Nous sommes invités par l’association des femmes à participer à la distribution des vêtements que nous avons apporté de Simorre….
…. mais dans le même temps le cœur de Patou s’emballe. Nous ferons connaissance avec l’hôpital marocain et ses urgences ! Une véritable plongée dans les années 50 ! Mais gratuit pour tous ! Ainsi qu’avec Omar, médecin responsable de la clinique du croissant rouge (à 200 m « en face de chez nous ») qui à judicieusement diagnostiqué une crise d’angoisse, liée certainement à notre éloignement de Lucas pour les fêtes… d’ailleurs, fêtes passées, tout roule !
Bref même si le problème fut vite résolu, nous ne participerons néanmoins pas à la distribution des affaires aux nomades. Ils furent touchés et en retour ces pâtisseries faites par les femmes de l’association !
Nous aurons bientôt des photos que nous ne manquerons pas de vous faire partager.
Nous découvrons à l’occasion de ce festival, les fameuses Tirfass (prononcez tire-fesse !). Ce sont les truffes blanches du Sahara. Bien évidemment nous y goûterons !
Poussant dans le sable il faut très bien les nettoyer sans ça…
Mais avec un petit magret….
Délicieux !
Or donc à la question avons-nous retrouvé d’anciennes connaissances, eh bien non, exception faite de Mohamed dont voici l’adresse Facebook au cas où… tapez Mohamed Slimani guide et voilà !
Nous faisons notre balade quotidienne dans la proche palmeraie. Nous sommes toujours agréablement étonné qu’elle soit si propre et entretenue…
Et toujours ici ou là l’eau qui court
Au bord du Jorf…
Cette fois-ci nous prenons les vélos et contournons Figuig par le sud avec vue sur ce petit oasis…
Cela fait déjà une semaine que nous sommes là. L’association des femmes toute proche nous propose gentiment de nous permettre de prendre de l’eau. Fièrement accompagnés par le fils de l’éducatrice, Khadija, nous déplaçons Sacado de quelques centaines de mètres…
…et faisons le plein !
Arrive le 30 décembre.
Nous sommes invités à manger chez Mohamed mais auparavant nous plongeons pour un bain délicieux pour nous laver et ainsi vous souhaiter la bonne année dans une atmosphère chauffée par une eau à 32°, 100 mètres sous terre….
Certains auront reconnu la photo !
C’est donc tout propres que nous découvrirons le fameux couscous figuiguien aux Tirfass, dans son magnifique plat en noyer vieux de plus de 50 ans !
Nous y rencontrerons des amis que Mohamed voulait nous faire connaître dont Asmae et sa sœur Ikram avec laquelle nous aurons ici puis ailleurs des conversations très sympas…
Nous apportons le dessert, une simple tarte aux pommes, qui fera un véritable succès !
La maisonnée au complet.
Allez pour le plaisir des yeux, nouvelle balade…
Véritable ferme au pied du Jorf !
Usine de fabrication d’ottob (remarquez la proximité linguistique avec les adobes du sud ouest).
Vue du haut du Jorf et en cherchant vous trouverez Sacado.
Ça y est le 31décembre est là. Nous l’avons passé dans une nouvelle auberge, avec une bande de copains fort sympathiques … une seule femme, Patou ! Et voici la seule photo de cette soirée, la place Tachraft illuminée et déserte à 2h du matin !
BONNE ANNÉE 2016
Nous concernant, c’est sous le soleil et la chaleur que nous entamons l’année. Tellement sec que Patou en profite pour faire sécher de la menthe !
Toujours en forme ???
Alors c’est parti pour une balade en vélo vers ce que les figuiguis appellent les dunes.
Belle vue sur les camps nomades installés en périphérie de la ville…
…et au fond, derrière le 1er rideau de montagne, l’Algérie !
Les camps nomades plus près.
Et comme nous sommes toujours le 1er janvier… Bonne année et à la bonne votre !
Tandis qu’Eléa vous hurle son bonheur !!!!
Retour au bercail sous un ciel de toute beauté….
Le lendemain nous décidons d’aller visiter l’oasis Al Arja situé à l’extérieur de la ville, au bord de l’oued Zouzfana, la frontière tendue, entre les 2 pays.
Nous ne savons pas si nous aurons l’autorisation d’approcher de l’eau aussi, après un trajet sous une chaleur accablante, Eléa, n’hésite pas une seconde à se faire mouiller.
A notre grande surprise quand nous arrivons au bord du fleuve, des militaires sortent de leur poste, complètement enterré et à peine visible, et nous autorisent à aller dans l’oued du moment qu’on reste du bon côté !
Que du bonheur !
N’est ce pas ???
Que ouiiiiiii !
Grandiose !
Petit-déjeuner du 3 janvier 9h !!!
Nouvelle balade et toujours l’eau….
Petite cabane de fortune pour les fortes chaleurs d’été…
Le quotidien c’est aussi ça !
Voici Rédouane, l’un des rares que nous ayons retrouvé de notre précédent séjour.
Si vous n’aviez pas compris qu’on adore….
Nous voici à présent chez Omar, le médecin dont nous vous avons déjà parlé. Exilé volontaire de Casablanca où il a travaillé et fondé une famille, il est revenu au pays de son enfance avec femme et enfants. Sa femme Nadia, marocaine moderne, si rare à Figuig, et Patou, se sont bien trouvées, balades et papotages entre filles ! Nous voici autour d’un excellent repas, plus occidental toutefois !
Après mangé, nous irons tous, entassés dans leur voiture au bord du Zouzfana et nous avons joué les guides !!!
Et quel autre moyen que le jeu pour que des enfants marocains oublient leur peur des chiens ???
Et ça c’est quoi ?
Il s’agit d’un moulin portatif. Cela permet grâce à la moto d’aller au plus près du ramassage et de moudre le blé ou les noyaux de dattes (farine animale).
Revoilà Ikram qui nous invite pour la deuxième fois chez elle.
Nous y avions rencontré une famille aimante et ouverte tant est si bien qu’après un excellent Derkkoukche (aux graines de couscous spéciales Figuig , c’est à dire roulées grossièrement à la main et aux 7 légumes) ; nous sommes cordialement invités à revenir manger le pain aux oignons le Robz Maamr.
Pendant que Sharifa prépare les galettes, son mari Tahar lui, fabrique la douche.
Immortalisons le moment !
Ce ne sera qu’à la fin de son chantier qu’il s’arrêta manger.
Bon appétit !
Et voilà, presque 1 mois s’est écoulé depuis notre arrivée à Figuig et nous n’avons pas vu le temps passé. Nos innombrables nouvelles rencontres ainsi que nos balades nous auront divertis et apaisés.
Nous avons eu des nouvelles de Souad que nous avions rencontrée il y a 2 an. Elle est mariée et vit désormais à Kénitra. Nous sommes néanmoins aller manger un succulent couscous confectionné par son frère Ahmed dans la maison familiale, dommage que nous ne parlions pas plus arabe… !
Concernant Asmae… pas de nouvelles !
Encore de meilleurs moments partagés, qui ne donnent qu’une envie … revenir !
Considérant que si nous voulons être rapidement opérant pour chercher du boulot dans le sud de la France il nous faut désormais rentrer, nous quittons samedi 15 janvier Figuig pour une remontée plein nord qui passera quand même par le cap de l’eau retrouver d’autres amis, avant d’embarquer rapidement pour l’Espagne.
Cette année le voyage ne passera pas par Merzouga au grand désespoir de Mohamed et sa famille mais là aussi nous reviendrons.
Comme nous l’avions pensé, Figuig nous a accueilli à bras ouvert ainsi que tous ses habitants ( discrets autour de nous et pourtant si sympathiques et toujours disposés à rendre service). Nous savons que lors de notre prochaine visite, et d’ailleurs nous avons commencé à prospecter pour poser Sacado dans un endroit plus « intime » que la grande place, nous serons attendus.
Pour finir, nous ne voulions pas quitter cette ville sans la voir de son point culminant et vous faire partager cet ensemble unique !
Dernière photo qui date de…janvier 2005, incroyable, non ?
A tout bientôt !
Merci les amis pour votre partage, c’est bon , c’est beau…….
Bonne route pour la remontée, je vous embrasse
bonne année
coco
Salut les amis, content que cet article t’ai plu ! C’est bon de lire que loin , les amis apprécient toujours nos partages ! nous sommes désormais sur la remontée et pensons être en France mi février. A bientôt et des gros bisous
Je viens vous remercier pour m avoir fait rêver.,. J espère de tout coeur que Patou à la forme et toi aussi bien sûr. Bonne route vers un cheminnouveau. Grosses bises et une caresse aussi.
Et coucou ! Un grand merci à toi de nous lire. Patou est en forme et nous sommes à présent sur la remontée… au rythme du temps !!
Des bisous et à bientôt et encore bonne année !
merci pour cette belle ballade , Patou fait attention a ton petit cœur… on vous embrasse très fort, de futures grands parents !!!!!!rv et sylvie
Salut les amis,
nous avons appris la bonne nouvelle ! On vous souhaite de partager le même bonheur que nous. Ça y est nous remontons et trouvons déjà la pluie mais…au bord de la mer ça ne dure jamais très longtemps !! Plein de bisous !
Ben voilà ! 31 janvier déjà , c’est hallucinant ce temps qui passe ! moi, si je tenais le malotru qui me pique au moins 6 heures par jour, il lui en cuirait ! non mais j’vous jure !!! ce qui fait que
je vous ai suivi sur votre blog …. mais pas un retour de ma part … ! bonne année quand même , faudrait pas perdre pour autant mon savoir-vivre .
De toute façon, c’est si beau où vous vous baladez que si les potos ne vous écrivent pas tous, il n’y a pas de quoi pleurer me dis-je .
Bon, alors vous allez arriver bientôt ? Un bon moment en perspective si vous avez le temps de vous
arrêter un peu . Bisous , à bientôt .