Le dernier article nous conduisait vers Merzouga or… comme vous le savez, il y a un décalage d’une quinzaine de jours entre 2 articles et, un événement de première importance a perturbé l’ordre logique des choses : l’arrivée de Lucas !
Quel bonheur et merci internet qui nous permet au jour le jour de voir l’éveil au monde de notre petit-fils !!!
Alors que nous sommes déjà dans la remontée, cette arrivée nous pousse…
Quoiqu’il en soit reprenons le fil de notre voyage !
Nous venions donc de quitter Bouanane le cœur gros pour prendre la direction de la dune de Merzouga.
Nous faisons une halte à Meski, célèbre pour sa source bleue.
Véritable attrape-touristes, cette source tire son nom, non de sa couleur mais parce que trouvée par des sahraouis, les hommes en bleu !
En dehors de la source le côté féerique de l’endroit c’est que c’est une palmeraie nichée au creux d’un canyon et tout autour le désert.
En face de la nouvelle ville située sur les axes de communication, de l’autre côté du canyon, le vieux Meski, le ksar.
Nous nous y rendons et pour cela traversons la palmeraie abondamment arrosée par la source. Elle est luxuriante…
Nous enjambons l’oued dans lequel nous trouverons du cresson pour une bonne soupe le soir !!!
De ce côté-là le ksar est suspendu à la falaise que nous contournons…
Ce ksar, habité jusque dans les années 60, n’a que deux Bâb (portes). Celle-ci face à la palmeraie permet tout au plus le passage d’une charrette mais la montée a toujours due être escarpée…
Arrivés en haut on voit en face le nouveau village…
Comme souvent le ksar est traversé de part en part par une rue principale que nous suivons…
La grande mosquée.
L’autre Bâb, partiellement détruite ouvre sur ce grand plateau qui accueillait tous les visiteurs… mais obligeait de s’écarter fortement des axes pour y parvenir.
…d’où sa désertion dans les années 60.
Vue du plateau LA photo pour Ben (aura-t-il seulement le temps avec son nouveau rôle de papa à remplir mais quand même)…Où est Sacado ???
1 indice ??? Le ksar vu de Sacado…
De la balade de la nouvelle ville nous ne retiendrons que ça… la femme, l’âne, son barda…un trotteur et un doudou !!!
Le coucher de soleil sur le ksar
Le lendemain direction Merzouga.
Nous croisons d’autres petites palmeraies au milieu de ces immensités arides…
Nous rattrapons la vallée du Ziz qui nous fait rentrer dans le pays de Tafilalt…
Dernière grande ville avant notre destination, Rissani. La dynastie Alaouite dont le roi est le descendant, est originaire d’ici, une porte symbolise l’attachement de la ville à son souverain.
Nous faisons le plein de denrées et partons vers les dunes. Une longue route mène à Merzouga mais avant d’y arriver, nous bifurquons et prenons une piste en direction (indiquée !) du barrage. Nous y trouverons de l’eau !!!
Et nous voilà posés face à la dune pour plusieurs nuits c’est sur ! Par contre point d’eau dans le barrage mais heureusement le puits à côté en contient.
Pas mal non ?
Juste pour vous dire que c’est la vraie couleur, on l’a vue comme ça !
1er matin sans bruit et au soleil !
Et c’est parti pour la lessive. Un qui tire l’eau…
Et l’autre qui lave…
Nous en profitons pour faire une grande lessive… qui dure longtemps quand, arrivant depuis le lointain une mobylette s’immobilise près de nous. L’homme s’installe plus loin et nous regarde. Nous finissons notre tâche puis il s’approche et commence la conversation.
De fil en aiguille il me dit que son frère tient une boutique un peu plus loin, autour de l’Erg Chebbi, car c’est ainsi que se nomme cet immense « massif dunien ». Mohamed se propose de m’y accompagner et hop c’est parti pour un tour en mob dans le désert…20 mn quand même à l’aller… au retour un petit carton sur le porte-bagage s’imposait !!!
Tandis que le linge sèche…
Et un nouveau soir arrive …
Nous convenons avec Mohamed de nous retrouver le lendemain afin qu’il nous guide plus en avant dans le désert. Après s’être assuré que Sacado ne prenait aucun risque là où nous allons, nous partons vers une nouvelle aventure !!!
Nous le suivons derrière sa mob…
Puis bifurquons (une dizaine de km plus loin) sur une plus petite…
… et nous découvrirons avec l’inconfort de Sacado la fameuse tôle ondulée provoquée par les 4X4 qui, en roulant à fond, fabriquent ce relief dangereux pour TOUS les autres usagers !
Et là, presque au milieu de nulle part nous stationnons Sacado pour une semaine de pur bonheur.
Mohamed, jeune trentenaire particulièrement intelligent et curieux, habite cette petite maison qu’il a lui-même fabriqué.
Sa famille est originaire d’ici et jusqu’à l’âge adulte il a été nomade. Il est d’ailleurs né sous la tente à quelques km. Sans n’avoir jamais mis les pieds à l’école (sauf un fois pour voter !), il parle plusieurs langues très correctement.
Aujourd’hui cette maison et la terre qui l’entoure sont à lui. Point d’administratif (sauf en cas de revente), mais elle est bien à lui. C’est bâti et il l’habite, ça suffit pour en faire son propriétaire.
Pour l’heure c’est le thé de bienvenu !
Nous faisons connaissance dans cet espace magique, silencieux, quand Mohamed nous explique, dans la conversation, sa méthode pour se doucher. Nous lui proposons alors notre douche solaire et de profiter de notre présence pour faire un chantier, marocain tout de même, et l’installer. Nous sommes d’accord et c’est parti avec toutes les récup’ trouvées…
J’la mets là ???
Ouarha !
Presque opérationnelle !
On finit par 2 couvertures et le soir avec l’eau chauffée Mohamed prend, pour sa plus grande joie, sa 1ère vraie douche chez lui !!
La 4L, en panne, à côté est en dépôt ….elle repartira un jour…inch’Allah !
Les dunes vues de Sacado et sur l’horizon …au fond ….
…Cette maison, qui appartient à Hassan, le frère aîné de Mohamed est…
L’improbable boutique dans le désert. Pain frais tous les matins, s’il vous plait !!!
Illusion d’optique le 1er matin… non personne n’est sur Sacado !
De nombreux véhicules passent chaque jour pour emmener les touristes dans les dunes et c’est là que Mohamed va «au devant des touristes désireux de lui faire découvrir sa culture et son environnement à commencer par les dunes proches. Il est à noter qu’il ne travaille pas comme rabatteur pour les auberges environnantes. Travailleur indépendant, il souhaite pouvoir continuer à vivre de son travail ici, chez lui. C’est la principale source de ses revenus mais jamais ô grand jamais nous ne parlerons argent entre nous.
Chaque matin est pur émerveillement. Nous organisons donc notre quotidien…Patou sort la machine à coudre et c’est parti…
Ourlet, réparations diverses…
…tandis que passent nonchalamment les drom’
Le troupeau reste compact à l’exception d’un (et qui le fera à chaque fois), qui navigue entre les maisonnettes et qui vient manger le compost laissé exprès. Bien qu’étonné par Sacado, il continuera, imperturbable, sa quête…
Là grand moment… Patou s’essaie au tahlawout dans Sacado. Fabriqué à partir de dattes (et nous en avons encore 15 kg), c’est un sirop obtenu après cuisson et pressage du fruit. C’est un vrai régal et celui-ci est particulièrement bon !!! Et pendant ce temps Mohamed travaille…
Nous savons que nous grimperons sur le sommet de la dune mais pour l’heure nous faisons du VTT et nous approchons de cette vraie caravane de drom qui emmènera dans la soirée des touristes voir le coucher du soleil au sommet d’une dune….
A l’approche d’Eléa les brebis de la bergerie n’hésiteront pas à la charger !!!
Autre grand moment que de croiser ce troupeau impassible mais telle une force lente, avance et avance toujours !!!
Au 1er plan la boutique au fond Sacado…Et le ciel qui se brouille…
Juste le temps de rentrer que se déclenche notre 1ère tempête de sable… Impressionnant…
Assourdissant et aveuglant
Nous nous refugions chez Mohamed, bientôt rejoint par Mokhtar (à droite) et Bernard (et oui ! son colocataire !)
TOUS les sujets de conversation seront abordés avec franchise et les débats seront toujours très intéressants, tous maitrisant assez le français pour relater leur point de vue.
Nous décidons d’aller le lendemain à Rissani pour faire quelques courses. En effet, propriétaire d’un panneau solaire depuis longtemps, il attendait « le bon moment » pour installer l’électricité dans sa maison et c’est avec moi qu’il veut le faire.
Nous empruntons l’Express d’Hassan et commençons par nous rendre dans la famille de Mohamed où ses sœurs feront essayer à Patou le costume local traditionnel …
Cela fait à peine quelques jours que nous sommes là et nous savons que partir sera difficile aussi… nous acceptons avec joie l’invitation pour le lundi à manger le couscous. Mohamed et nous avons 5 jours pour penser à notre départ.
En attendant nous faisons nos courses à Rissani pour équiper Mohamed et on peut dire…pour confirmer la légende « qu’on trouve tout » à Rissani ?!?!
Comme le dit l’enseigne nous nous sentirons bien dans cette ville !
On y mangera la célèbre pizza berbère, un peu épicée, certes mais bien bonne!
Nous en avons aussi profité pour faire des courses bouffe et le soir, tous sont bien contents de se mettre autour de la table de Sacado pour déguster un tajine maison qui fera le régal des autochtones…et pas seulement !
Le lendemain chantier !
On en profite aussi pour remplir et faire chauffer la douche pour après…
On installe l’unique lampe, un va et vient, une prise pour recharger ordinateur et téléphone…
On s’étale…
Et repassent les drom’…et leur chamelier en vélo !
Et celui-là continue sa quête solitaire…
Le soir arrive…
…et le chantier n’est pas fini aussi Bernard commence à cuisiner dehors !
Quand enfin…
La cuisine éclairée et ses nouvelles étagères…
Mais quand même, il fait froid et le poêle de Sacado trouve de nouveaux adeptes !!!
Pour nous remercier, Mohamed nous propose avec l’Express de visiter les alentours avec lui ce que bien évidemment nous acceptons !
En route vers la dune de Merzouga…
Ce qui semble être un désert est en fait le lit d’un lac, maintenant sec mais qui, à la saison des pluies voit affluer les flamands roses. Mohamed nous racontera qu’enfant, une année, sa famille s’est installée avec ses tentes et ses troupeaux et sont restés 6 mois, tant le lac fut longtemps plein. C’est à cette occasion qu’il a commencé à côtoyer Mokhtar devenu son meilleur ami…
Vous ne verrez de Merzouga que sa dune qui, entre parenthèse n’a pas l’élégance de celle que nous côtoyons près du camion…enfin à notre avis.
Le village situé dans son creux est une station où cohabitent campings, restaurants, magasins attrape-touristes et surprenant…loueurs de skis et de surfs !!!
La balade sert aussi de prétexte aux photos du blog de Mohamed. Comme beaucoup, il a un ordinateur et surfe sur internet aussi bien que nous. Il m’a demandé de l’aider à réaliser son blog. Voici son adresse, rendez-lui visite il en sera heureux et vraiment il le mérite !!!
http://merzougaalacarte.over-blog.com/
Que vous inspirent ces dunes … et le premier plan ???
C’est beau, non ?
Retour d’une balade sans Eléa, la pauvre, qui nous a entendus arriver…
…tandis que Mohamed fait son secrétariat en allemand courant, s’il vous plait…
Bien évidemment nous n’envisageons pas une seconde de partir d’ici sans avoir gravi le sommet des dunes visibles.
Pour information l’Erg Chebbi est un massif large au plus de 15 km et long de 40 km et, de ce côté des dunes, ce qu’on voit EST le sommet de l’Erg (ailleurs un autre…) Bref c’est celui-ci que nous décidons de gravir !
Après avoir passé 3 dunes, l’immensité vous submerge…
Nous arrivons au pied de la crête…
Quelle victoire !!!
Quelles vues !!!
Et quand on cherche, un oasis, donc de l’eau, caché dans ses dunes…
Alors Eléa… fatiguée ? Oui mais heureuse !!!
Et donc la fameuse caravane de drom’ et ses touristes !!!!
Pour le dernier matin cet espiègle de drom’ consentira, grâce à l’odeur, à dévier son immuable errement pour « ravager » le compost qu’on avait mis à sa disposition… mais hors de son parcours !!!
Déjà lundi et c’est en silence que nous quittons cet endroit magique. Pour la 1ère fois nous ne serons pas 2 dans la cabine… et en se serrant….
Nous nous stationnons dans Rissani…
Pour aller manger le fameux couscous !
Le quartier dans lequel vivent les parents de Mohamed est composé d’anciens nomades sédentarisés néanmoins ils ont tenu à conserver pour tout le monde, un four banal pour que tous puissent cuire leur pain et aujourd’hui encore…
…il fonctionne toujours !
Le couscous est simple mais délicieux…
Et c’est bien tristement que nous regagnons Sacado. Mohamed ne peut se résoudre à nous quitter comme ça aussi il souhaite nous accompagner dans la cabine jusqu’à la sortie de la ville.
Pour autant nous serons intrigués par les sabots de tous les chevaux que nous aurons croisés…
Des morceaux de pneus cloués directement sur le sabot !!!
Les au-revoir sont une nouvelle fois déchirants et c’est le cœur une nouvelle fois rempli que nous quittons Rissani et sa région. Et nous savons que là aussi nous reviendrons !
Cette fois-ci nous connaissons parfaitement notre direction. Nous allons voir Brahim, rencontré l’année dernière à M’Hamid, et qui habite à Zagora (et justement se trouve y être).
330 km plus à l’ouest et après rejoindre au plus vite l’océan… mais ceci est une autre histoire !!!
A bientôt donc !