Tout d’abord merci à tous nos lecteurs qui n’hésitent pas, et c’est tant mieux, à nous envoyer des commentaires et il nous faut immédiatement corriger une erreur monumentale faite lors du dernier article… en effet le compagnon de Don Quichotte n’est pas Pancho Villa (révolutionnaire mexicain) mais Sancho Pança…CQFD. Merci Miche d’être attentif !!
Pour notre dernière soirée à Séville, nous nous rendons à Pati’to pour déguster parmi de nombreux amis que nous retrouvons une excellentissime paëlla gasconne préparée par Pilar faite à base de foie gras frais et magret… un vrai régal !
Nous partons le lendemain direction Algésiras pour attendre le meilleur tarif pour embarquer. Nous nous rendons à une adresse indiquée par le guide Gandini (on vous en a déjà parlé, c’est celui que Patou avait trouvé quand nous étions à Sainte Enimie), et pour Sacado la traversée aller-retour coûte 200 €, aussi nous embarquons illico et 40 minutes plus tard nous voici en Afrique !!!
Le passage de la frontière nous plonge d’entrée au Maroc. Une file interminable, des voitures dans tous les sens et surtout des gens partout et toujours quelqu’un pour nous aider. Mais déjà cette fameuse « aide » n’est pas gratuite et il faut se positionner très fermement pour ne se faire arnaquer – de trop !
Après une nuit tranquille au bord de la Méditerranée, les premiers kilomètres se passent plutôt bien, la route est confortable, nous décidons de nous diriger vers Chefchouen, la capitale du Rif. Dès que nous entamons la montagne la route n’est plus aussi bonne et au premier arrêt on prend conscience des dégâts… le grand tiroir a tout arraché sur son passage… il va falloir rouler plus doucement !!!
Le premier oued et ses méandres…
Les premières échoppes sur le bord des routes…ici des chapelets d’oignons !
Et tout le monde qui roule dans tous les sens avec des chargements des plus hétéroclites qu’on se demande comment ça tient !!
Première vue de Chefchaouen…
Dont les petites ruelles blanches et bleues lavande…
..nous charment bien que nous ayons un peu de peine à gérer la pression exercée par les marocains, qui nous semble parfois à la limite de l’irrespect, il va falloir nous adapter !
Au détour, un artisan tisserand et sa machine.
Nous quittons la ville toute en pente dans laquelle il semble difficile de stationner Sacado pour la nuit et trouvons un espace qui nous semble désert pour dormir. Le matin nous satisferons au bord de la rivière l’indispensable lessive !
Nous prendrons vite conscience qu’il n’est pas possible de ne croiser personne, surgissant de nulle part, il y a toujours un berger, une bergère ou un piéton qui passe…
Nous prenons la direction de l’océan, plein sud ouest en direction de Kenitra, croisons les habitats traditionnels des montagnes du nord…
…et traversons la région productrice d’huile d’olive dont la cueillette est encore d’actualité.
Un moulin comme tant d’autres, ou l’âne est encore la force motrice pour actionner les meules… nous y achetons une bouteille d’huile, fort différente de celle que nous avions récoltée en Italie, plus dense et surtout plus brute en goût… et dotée d’un solide dépôt !
Ici pour conserver le foin, ils le recouvrent de pisé…
Arrivé au bord de l’océan, nous sommes accueillis par les cigognes venues passer l’hiver…
A partir de là nous longeons l’eau pour arriver d’abord à Rabat dont la première vue est la Kasbah (ville fortifiée) aujourd’hui quartier résidentiel.
Nous dépassons un peu la ville pour nous stationner et découvrons à marée basse le plateau continental qui s’étale en formant de grandes piscines peu profondes…
…au bord desquelles les pêcheurs s’installent en prenant garde d’éviter les grosses vagues !!!
Après avoir stationné Sacado en toute sécurité, nous prenons nos vélos pour aller à la découverte de la dernière ville impériale marocaine, aujourd’hui capitale du royaume. Nous goûtons au jus de canne à sucre pressée sous nos yeux par cette étrange machine…
Ici le souk est tranquille, peu nous apostrophe et nous déambulons sereinement.
Direction la kasbah. S’élevant sur l’emplacement d’un couvent fortifié, le ribat, qui a donné son nom à la ville, le site était tout désigné pour protéger la ville.
Aujourd’hui seules 3000 familles plutôt fortunées y vivent tout en conservant un certain folklore tel ce musicien qui fait tourner un pompon sur son couvre-chef en jouant
Nous apprendrons aussi que si les murs sont ainsi badigeonnés ce n’est pas que la beauté des couleurs c’est aussi parce que le blanc réfléchit le soleil (ça on s’en doutait) et que le bleu lui fait fuir les mouches (ça on le savait pas !!)
Nous quittons l’effervescente capitale pour trouver un endroit calme pour dormir et prenons une piste pour le moins défoncée…
…avec la plage derrière la dune, pour le plus grand plaisir d’Eléa qui croit encore pouvoir aller plus vite que les mouettes !!!
En nous promenant, nous trouverons ces concrétions de sable aussi dures que de la pierre au point qu’au début on avait cru que c’en était.
Nous continuons toujours plus au sud en essayant de contourner Casablanca par l’autoroute. Mais une déviation nous obligera à la traverser de part en part et ce fut… assez rock’n’roll !!
Nous faisons une halte à El-Jadida, station balnéaire d’où il nous est facile de nous connecter assez pour prendre un peu le pouls de ce qui se passe en France mais pas plus !!
Ici comme ailleurs modernité rime avec tradition…
Une nouvelle fois nous visitons la ville et le souk en vélo…où les étals de boucher nous laisse perplexes !!
Nous dormirons à la sortie de la ville, proche une nouvelle fois de l’océan…
Non, Sacado ne s’est pas rallongé !!
Juste pour les yeux…
Nous continuons de longer la côte sur une route en mauvais état qui nous contraint à une vitesse de croisière de 40 Km/h, mais au moins on profite du paysage !!
L’océan, la dune, l’oued et les cultures maraichères omniprésentes sur cette partie…
…et sur la route, les vendeurs.
Nous voilà à Oualidia, petit port de pêche bordé par une grande lagune…
…que nous ne manquerons pas d’arpenter, découvrant ça et là des pêcheurs aux méthodes sans doute très efficaces mais étonnantes. Là celui-ci manie un long bambou au bout duquel une boite de conserve trouée !?
En route toujours plus au sud.
Nous nous arrêtons au bord d’une plage près d’un autre petit village où à peine étions-nous arrivés qu’un pêcheur nous propose cette énorme araignée que nous ne manquerons pas de manger même s’il fut sport que de la mettre dans la cocotte, d’autant qu’elle était bien vivante !!!
Juste pour rire… que donnent-ils aux ânes…
…pour les limiter ainsi !!!
Prochaine étape Essaouira qui veut dire « la bien dessinée », l’une des villes les plus pittoresques de la côte avec ses petites gargotes qu’il est bien difficile d’éviter. Nous en choisirons l’une (ou plutôt avons été choisi par son « rabatteur » !)…
…où pour 10 € par personne nous avons eu un véritable festin de poissons et crustacés divers…
Les fameux stands de jus de fruits frais
Essaouira vue du port et au premier plan nettoyage des poissons pour le plus grand plaisir des mouettes et goélands…
Le port…
…et ses poissons frais !
Nous voici dans l’enceinte de la ville avec ses innombrables vendeurs posés ici ou là.
Après nous quittons le bord de mer pour nous diriger vers Marrakech. Nous avions plusieurs raisons de choisir d’y aller. D’abord un petit retour aux sources puisqu’il y a 11 ans c’est là que nous avions découvert le Maroc, certains doivent s’en souvenir, et surtout nous avions rendez-vous. En effet, le responsable du gîte du moyen Atlas y habite et nous avions convenu de nous rencontrer aussi nous nous y rendons. Nous prenons conscience sur la route du travail effectué pour désenclaver la 3ème ville du Maroc. Là ou il y a 11 ans la route était en mauvais état, une voie rapide lui a succédé…mais néanmoins traversée par des hordes d’écoliers !
Nous stationnons au camping distant d’une dizaine de Km du centre aussi tentons-nous l’expérience en vélo…
…mais nous nous arrêterons à la palmeraie !!
Le lendemain nous prenons le bus pour nous rendre à Marrakech. Nous rencontrons donc Abdellah, directeur d’un grand hôtel pour discuter de son gîte du moyen Atlas. S’il apparaît que nous faisons l’affaire, il nous montre des photos prises la semaine dernière, le gîte est sous la neige et pour être honnête, une autre proposition aux portes du désert nous a déjà conquis ce qu’il comprend très bien et pour faire honneur à la légendaire hospitalité marocaine nous offre le déjeuner dans le restaurant de l’hôtel.
Nous ne fermons néanmoins pas la porte et celui-ci nous confirme que si nous voulons plus tard nous y rendre ce sera avec plaisir aussi nous nous séparons « bons amis » et il nous emmène au centre de la ville sur la fameuse place Djemaa el Fna, le cœur traditionnel avec ses porteurs d’eau, ses charmeurs de serpents et les femmes qui se proposent de vous dessiner sur les mains au henné.
Nous redécouvrons avec plaisir le souk dont certaines parties sont sur 2 étages.
Le quartier des tanneurs. Ici les peaux tannées et teintes sont en train de sécher…
Mais avant elles auront subi plusieurs bains, un dans de la chaux (pour enlever l’odeur de la peau), puis dans les excréments de pigeon (pour assouplir) et un dernier rinçage qui permettra d’enlever facilement graisse et autres résidus…
A l’entrée de la tannerie, on nous donne le « masque à gaz berbère » pour lutter contre l’odeur. Il s’agit seulement d’un bouquet de menthe que la chèvre n’hésitera pas à venir chercher !
Le quartier des forgerons
Suivi par celui des teinturiers…
Et pour finir le véritable symbole de la ville, le minaret de la Koutoubia, tour mauresque du XIIème siècle.
Nous partons donc mardi 18 décembre direction M’hamid dernière ville de la vallée du Draa avant le Sahara où nous allons rencontrer Hassan qui nous attend de pied ferme pour échanger temps de travail avec… on ne sait pas vraiment, on verra sur place !!
Voilà, un peu long certes mais la connexion n’étant pas aisée on fait comme on peut.
Nous voici au terme de 15 jours passés au Maroc. Nous ne sommes pas encore totalement enthousiastes : trop d’échanges sont d’abord affaire d’argent, toujours à notre désavantage, le marchandage ne nous est pas facile alors qu’il est pour eux un sport national !
Les échanges avec d’autres touristes camping caristes nous ont aussi heurté, leur attitude « colonialiste » et parfois même raciste, crée chez nous beaucoup de malaise.
C’est donc avec impatience qu’on espère que les prochaines rencontres seront plus « authentiques », Abdellah ayant déjà ouvert la voie !
Nous ne nous étalerons pas sur les dégâts du démon « plastique » et du retraitement des déchets en général, pire que tous ce que nous avions déjà rencontrés au sud de l’Europe, excepté bien sur dans les quartiers riches où nous avons même vu des pylônes de relais téléphoniques déguisés en palmier pour ménager le champ visuel…de certains !
il est à noter que les plus beaux échanges sont souvent ceux des regards, des sourires
En route pour le désert, plein d’espoir …
Alors comme on dit ici bslâma