1 mois sans article et pour mémoire LA question existentielle était de savoir qui de la neige ou du sable verrait les roues de Sacado…

la réponse bientôt mais avant tout…

Nous repassons par Gaujan avec comme principale mission de l’administratif. En effet, avec notre statut éphémère de micro-entreprise, on avait tardivement pris conscience que Patou n’était plus couverte socialement et la seule réponse que l’on nous a proposé était de s’inscrire au R.S.A. Nous entamons donc les démarches le 22 octobre se disant que cela allait être rapide !  C’était sans compter sur les insondables affres de l’administration française !!! Nous resterons bloqués plus d’un mois dans l’attente de la confirmation de notre prise en charge par cette instance.

Nous en profitons donc pour nous balader dans ces côteaux que l’on apprécie tant de retrouver.

Fin octobre nous sommes convoqués à Gourette pour notre entretien d’embauche. Nous partons tôt de bon matin pour se faire une idée… La route est superbe avec une vue sur les Pyrénées de toute beauté

Arrivés là haut, nous cherchons notre lieu de travail. Situé entre la station et le village, l’espace camping-car, lieu de notre emploi, est construit au fond d’une cuvette dont nous prenons vite conscience que cet espace ne voit plus le soleil de mi-novembre à mi février !! Renseignements pris auprès des gens du village, il s’avère qu’ils appellent l’endroit « le glaçon » ! L’entretien n’a pas encore eu lieu que nous avons déjà des a priori.

Bref, à l’heure dite notre choix est quasiment fait et lorsque l’entretien a lieu, c’est confirmé. Non seulement la mairie n’a aucune idée du profil de poste à pourvoir mais en plus les moyens semblent dérisoires et surtout c’est aux gérants qu’il revient de tout faire. Bref un piège à cons !

En redescendant dans la vallée notre décision était prise… Nous passerons l’hiver au Maroc !!!

En attendant, notre situation administrative avance à coup d’envoi et de renvoi de papiers avec la CAF, nous en profitons pour partager la table avec ceux que nous n’avions pas vu de longue date, entre deux balades…

Ballade autour du lac de la Gimone qu’on n’a jamais vu si bas et si sec !

Autour de Gaujan, la douceur des coteaux !

La mi-novembre arrive avec son refroidissement et son humidité et on est toujours bloqué dans l’attente de notre délivrance : la notification qui nous donne la certitude d’être de nouveau dans le système. Après plusieurs échanges téléphoniques, enfin une réponse sensée de l’administration qui nous certifie que ce document ne sera pas édité avant la mi-décembre. Il apparaît que tout pourra se régler via internet aussi nous décidons rapidement de mettre enfin les voiles. Depuis le temps qu’on attendait le feu vert !!!

Nos derniers jours à Gaujan voient débarquer en camping-car les parents de Patou avec lesquels nous passons de bons moments (on en a oublié de prendre des photos), et notamment en compagnie de Damien venu diner avec nous.

En 4.4.2 on règle les derniers éléments et le samedi 24 nous reprenons notre configuration voyage : Patou est désormais dans la cabine avec Eléa pour qui c’est la 1^ère fois d’être dans la cabine en mouvement et qui, contrairement à nos craintes, se comporte à merveille.

Nous quittons la France par le milieu des Pyrénées et le tunnel du Somport. Comme nous l’avions déjà remarqué, la face française monte vite et haut contrairement au côté espagnol où les montagnes s’étirent sur de nombreux kilomètres avant d’être de nouveau dans la plaine.

La 1ère ville espagnole que nous visitons est Saragosse, la capitale de l’Aragon. On  retrouve nos réflexes espagnols (plus péniblement pour Patou) et arrivons à nous exprimer facilement même si l’italien nous vient plus naturellement !

Située sur l’Ebre, la cathédrale du Pilar

Son style arabisant nous apprend que la ville fut de nombreux siècles sous la domination du califat de Cordoue qui sut comme nous le verrons plus tard, mélanger avec brio les différentes influences pour construire leurs bâtiments.

Notre objectif premier restant le Maroc, nous ne nous attardons pas et continuons plein sud… Une halte au bord d’un lac tout aussi sec qu’en France…

Lundi nous sommes à Tolède

Construite sur un promontoire, rapidement fortifiée avec un riche passé, Tolède capitale de la Castille-Manche, est aujourd’hui dominée par la cathédrale. Patrimoine mondial de l’humanité, chaque porte a sa propre histoire.

Trouvez donc Sacado !!!

Nous flânons dans les ruelles toujours à la découverte de ce riche patrimoine…

…dont le plus célèbre est le travail de l’acier qui est le « meilleur du monde » et avec lequel l’artisanat local fabrique essentiellement épées, couteaux et  armures…

…avec comme célébrissimes porte- drapeaux Don Quichotte et Pancho Villa !

Voici la cathédrale de Tolède dont la particularité est d’avoir été construite au XIIIème dans le style baroque français.

Dernière vue de la ville avant de repartir plein sud.

Nous traversons la Mancha, plate et monotone avec de temps en temps ces apparitions chères à Don Quichotte…

Nous voulions cette fois-ci faire une halte plus longue que la dernière fois à Cordoue d’où nous étions urgemment partis pour faire un aller-retour en France. Là, les conditions sont réunies pour en profiter au maximum même si en novembre les orangers ne sont plus en fleurs !!!

En nous informant, nous apprenons que Cordoue est une ville d’une richesse historique incroyable. Fondée par les romains, elle fut un royaume riche wisigoth puis quand les maures débarquèrent en Espagne en 711 (boutés de France seulement en 732 à Poitiers par Charles Martel), ils fondèrent à Cordoue un califat qui la transformèrent en « la ville la plus riche et la plus somptueuse du monde connu ». Reconquise en 1236 par le roi castillan Ferdinand III (soit 500 ans de présence arabe), celui-ci à son tour la modèle.

Nous verrons au long de ces 2 jours de visite, toutes ses facettes tout en croisant l’art de vivre andalous. Nous stationnons dans le camping municipal super cher et pas sympa et profitons dès notre arrivée d’une immersion en vélo dans la ville. D’abord l’âme de la ville autour des ces placettes…

… qui prennent vie dans l’après-midi jusque tard le soir…

Cordoue la romaine dont subsiste encore le pont qui enjambe le Guadalquivir à l’endroit où il n’est plus navigable.

Héritée des romains et perfectionnée par les Omeyyades cette noria permettait d’alimenter la ville en eau jusqu’à permettre l’irrigation des jardins de l’Alcazar, au plus haut de la ville. La force de l’eau était aussi utilisée par plusieurs  moulins  échelonnés, qui produisaient de la farine et l’huile d’olive (et qui furent en action jusqu’à une époque récente !).

Voici apparaître l’Alcazar. Monument hispano-arabe, symbole du roi pour affirmer la reprise de la ville…

…et ses murailles consolidées à la même époque, et toujours de l’eau…

Il faisait trop nuit pour continuer aussi nous décidons de prolonger notre séjour et allons nous stationner de l’autre côté de la ville sur un immense parking super tranquille d’où nous repartons toujours en vélo à la découverte de Cordoue sous un beau soleil !

Nous entrons cette fois par la porte la Calahorra, tour arabe construite après  que le sultan Al Hakem ait réprimé dans le sang un soulèvement en 818 pour ainsi mieux protéger la ville de ce côté.

Et toujours ces petites ruelles charmantes…

… qui souvent débouchent sur des placettes vides à cette heure de la journée…

 

Et nous voici dans la Mesquita-Cathédrale. Joyau des bâtiments de la ville, ce site est remarquable et nous prouve une nouvelle fois que les religions peuvent cohabiter pacifiquement.

D’abord le jardin qui profite de la noria. Cela permet l’arrosage de cette végétation luxuriante, situé en plein centre, il est d’un calme et d’une beauté…

Le système élaboré d’irrigation qui part du bassin et qui régulé facilement en des points stratégiques, va  ainsi faire descendre l’eau par gravitation jusqu’au bas de la ville.

Nous voici entré dans l’édifice. Bâtie par le sultan Abd al-Rahman sur les vestiges d’une basilique wisigothe, lors de son avènement à Cordoue, la mosquée fut, quant la ville fut conquise par les chrétiens, transformée en son centre en une cathédrale.

Le résultat est stupéfiant…

856 colonnes…

Et au milieu se fond une cathédrale avec sa nef …

et ses deux transepts…

Et le minaret transformé en campanile…

Une maison comme tant d’autres sauf que… bâtie par un Cordouan revenu au pays après avoir fait fortune aux Amériques au XVème siècle (siècle qui a vu découvrir ce continent), elle se nomme la « casa del indiano »…

L’intérieur de cette casa !

Plus loin dans la ville…

Nous reprenons la route des lumières plein les yeux. Cette visite nous a fait dire que ca y est nous repassions en mode voyageur et c’est vraiment bon.

Direction Séville.

Nous avons une livraison à faire. En effet, nous avons fait profiter de la capacité de stockage de Sacado pour acheminer aux amis d’ici quelques paquets et un Solex ! Nous n’avons pas pu nous stationner au même endroit que lors de notre précédente visite. Le règlement a changé aussi nous nous déplaçons de quelques centaines de mètres pour être hors de la Cartuja, sous bonne garde quand même, mais beaucoup plus bruyant. Profitant du réseau Wifi proche et non sécurisé, nous prenons ces désagréments en patience car quand même, Séville est LA ville du cycliste. Toujours plat, des pistes dans tous les sens, les automobilistes nous respectent et c’est un vrai bonheur d’y circuler.

Notre 1^ère destination est la Plazza de España, en travaux il y a bientôt 3 ans, nous voulions la voir terminée et quelle surprise…

Conçue pour l’exposition ibéro-américaine de 1929, 1000 hommes participèrent à sa construction.

Ces rambardes en céramique, son petit canal avec ses gondoles qui en fait le tour intérieur…

Symbolisant l’Espagne et regardant vers le Guadalquivir et donc vers les Amériques, chaque province est représenté entre 2 bancs. Au centre un événement important (pour Cordoue la remise de la ville par le sultan au roi d’Espagne) et au sol la céramique de la province et la situation de la capitale.

Le gouvernement andalou y a son siège et quand nous sommes passés, une manifestation de femmes militant pour une reconnaissance de leur statut de femme bafouée, par une majorité de droite…

La crise que nous n’avions pas vraiment palper en Grèce, nous apparait plus clairement ici, ou notre réseau nous permet de mieux entrer dans la vie des espagnols. Chômage, travaux inachevés, difficultés à pouvoir se projeter sont autant de maux que nous pouvons percevoir. Cependant les rues sont toujours bondées en fin d’après-midi et la bonne humeur ne semble pas trop entamée, la musique est toujours aussi présente dans le quotidien !

La cathédrale gothique la plus vaste au monde…

Nous sommes stationnés à quelques dizaines de mètres de ce pont (de l’autovia qui contourne Séville) qui est tous les soirs utilisé de façon intelligente par les clubs d’escalade de la ville.

Séville c’est aussi l’occasion de retrouver nos copains Olga et Alain, d’abord autour d’un bon repas, arrosé de bons vins français…

…avant de nous retrouver à Patito, la boutique sévillane d’Alain and Co qui ne vend que des produits français et plus particulièrement de son sud-ouest d’origine !!! C’est un endroit fréquenté par nos compatriotes expatriés mais aussi par des espagnols qui aime la France… et que des gens sympas… de belles rencontres à chaque fois…

Et bien voilà. Article d’une grande longueur mais tout devait être dit !!!

Nous pensons quitter Séville lundi pour Algésiras d’où nous attendrons le meilleur tarif pour nous embarquer vers le Maroc.

Cette nouvelle aventure sur un autre continent nous excite et nous ne savons pas quand nous serons de nouveau connectés

alors hasta luego…