Et d’un seul coup tout s’accélère ! Le 14 février nous quittons M’Hamid et ces lignes sont écrites le 2 mars et 800 km parcourus plus à l’ouest ! Forcément l’article sera long, plein de belles photos, de rencontres.
Tout commence le 12 février. Je reçois une réponse définitivement négative quant à mes projets avec le collège. Dans le même temps Sacado commençait lui aussi à avoir envie de « dérouler ». Nous nous mettons d’accord avec Hassan pour qu’il nous aide comme convenu à remplir les documents nécessaires à notre prolongation de séjour. Le 14 février lorsque nous quittons le camping, nos documents dûment signés dans nos poches nous n’aspirons qu’à une seule chose… être au plus vite au bord de l’océan ! Cette envie est d’autant plus motivée par la diversité gastronomique que nous allons retrouver !!
Une dernière photo, celle de Marjouba, seule femme employée au camping et préposée au ménage grande copine d’Eléa et pas peu fière de poser ! Il est si difficile de pouvoir photographier les femmes avec leur consentement !
Notre 1ère halte se fera encore dans la vallée du Draa, à Zagora.
Nous sommes surpris de croiser à l’entrée de la ville une manifestation estudiantine. Au rythme des claquements de mains et de chants ils s’insurgent contre leur impossibilité à trouver du travail avec leur diplôme.
Nous trouvons un stationnement pour Sacado à proximité de la famille de Brahim chez qui nous allons passer la soirée. En l’attendant nous allons faire un tour dans la palmeraie. Nous aurons même l’opportunité d’assister à une arrestation…
…un resquilleur voulant éviter un barrage de police à la sortie d’un pont a choisi de passer par le gué voisin or, l’eau montée depuis l’a submergé lui et son scooter et selon l’expression consacrée les flics n’ont eu qu’à le pêcher ! Bien évidemment toute photo d’occidental est proscrite, et le policier vérifiera par lui-même que mon portable n’a aucune photo !
Nous en rirons avec Brahim et sa famille avec laquelle nous passons une agréable soirée autour de pizzas ce qui était pour eux un événement.
Après quelques courses d’occidentaux (beurre et côtes de bœuf, introuvables à M’Hamid), nous poursuivons dans la vallée jusqu’à Agdz (prononcer Agdès)…
… et croisons dans les palmeraies les amandiers en fleurs…
Ensuite, nous bifurquons plein ouest sur des routes hasardeuses, à travers l’Anti-Atlas…
Pour ne pas casser…une seule solution, rouler au pas d’homme ! Les km sont longs !
Les paysages sont grandioses !
De la même façon que le paysage change apparaissent les 1ers nuages…
De loin en loin, au milieu de nulle part, une oasis, sa palmeraie et sa vie humaine !
Un p’tit dérapage ?
Petite halte au sommet d’un col pour profiter de la vue. Et toujours de l’eau !
Encore des amandiers à foisons sur des kilomètres!
A la vitesse de l’escargot, la copilote est complètement décontractée !
Partout des habitations…
Plus nous « ouestons », plus les montagnes semblent arides et pourtant nous n’avions jamais encore vu autant de troupeaux et surtout autant de têtes par troupeau
Ca le fait, non ?
De moins en moins vite ou plutôt de plus en plus lentement !!!
Nous traversons Taliouine, la ville marocaine du safran. Lorsque l’on arrête le moteur et qu’on ouvre les portes du camion, une odeur enivrante et agréable envahit les narines… que du bonheur ! Nous partirons avec un pot de 2 grammes.
Notre objectif était d’aller voir les gorges d’Aït Mansour. Nous n’avions pas eu l’idée d’y passer mais les avis éclairés de Jojo et Evelyne, dont nous vous avions déjà parlé, nous y ont conduits. A Tafraoute, connue pour ses babouches colorées, ses rochers et ses peintres sur camping-cars…
… nous bifurquons sur une petite route enlacée autour de 2 cols et quelques virages compliqués à gérer pour la longueur de Sacado…
… et nous finissons par arriver sur un îlot de vie dense et intense mais dans lequel Sacado fait figure d’éléphant dans un magasin de porcelaine…
Après un demi-tour inespéré nous nous stationnons sur une aire de bivouac à l’entrée pour la nuit !
Le lendemain matin, nous prendrons nos vélos pour aller découvrir ces gorges.
Une longue et étroite route/piste s’enfonce dans le défilé. Un coup, on est au dessus de la palmeraie…
Et rapidement on est dedans au frais avec des habitations en surplomb dans la montagne…
Et bien évidemment l’eau en abondance pour le plus grand plaisir d’Eléa !
Nous quittons les gorges dans la matinée et roulons d’une traite jusqu’à « plage blanche » et assistons du camion, à notre 1er coucher de soleil sur l’océan depuis longtemps… c’est toujours un régal
Le lendemain est un jour particulier. En effet nous sommes le jour de mes 50 ans. Nous décidons de retourner vers Guelmim et trouver un resto pour diner…
Mais quelques cactus plus tard…
…nous nous retrouvons à Abaynou… et pas par hasard.
La veille dans Guelmim, nous avions croisé un cortège surréaliste de jeunes français nous disant qu’ils allaient à une source chaude… Combinant toutes nos informations nous arrivons donc dans ce village et croisons 2 membres du groupe qui nous accompagne sur leur campement. Nous y resterons 4 jours !
Et une nouvelle fois le côté magique des rencontres s’opère. A notre arrivée Sacado avait eu un symptôme bizarre et inconnu… je tourne la clé de contact pour l’éteindre et la clé en main il continue de tourner. Je suis obligé de le faire caler. On verra bien demain. Le soir même, les jeunes sont tout contents de manger ce que nous avions prévu comme relais si le resto ne marchait pas… foie gras (merci Patou), cou farci (merci mamy) et champagne (merci papy). Inespéré !!!
Et donc le lendemain Alex, qui n’est autre qu’électricien camion se propose de m’aider à régler le problème qu’il identifie immédiatement ! Combien de temps aurai-je mis pour en arriver là ?!
Il s’agit du contacteur électrique du Niemann qu’il faut réparer, la partie mécanique n’étant pas endommagée. Le démontage est périlleux mais on y arrive !! Et ça marche !
Ce campement est la propriété d’un français ayant le projet de transformer l’espace en camping mais en attendant, il autorise les campements. La vie est toute proche, les habitations à proximité…
…et les gens passent et repassent à côté de nous… parfois intrigués mais toujours sympas. Il s’agit bien là de linge en train de sécher !!!
Pour aller faire les courses quotidiennes nous passons par la palmeraie…
Ou arpentons les collines avoisinantes.
Et donc ce petit village est connu pour sa source chaude qui irrigue toute la ville et, juste située sur l’une des sorties, une piscine à 39°. Trop bien, et à partir de 20 heures (d’où la faible luminosité) l’accès mixte est autorisé et nous voilà avec les jeunes à jouer 2 heures durant à des jeux de gamin… trop bien à 50 ans !!!
Pendant que nous nous baladons les jeunes s’affairent… Bien outillés, connaissant leur job chacun bosse. Et que fait donc François penché sur cet antique frigo ?
Leur gros groupe électrogène en marche, chacun profite de l’énergie…
On se prête et s’échange compétences et outils…
Et voilà le frigo a son nouvel usage… un coffre extérieur… rien ne se perd, tout se transforme !!
Nous décidons de bouger le lendemain. Nous partons à la piscine et à notre retour nous sommes enfermés dehors !!! Diantre ! Qu’a cela ne tienne, on redémarre le groupe, sortons la disqueuse et hop en 2 temps 3 mouvements nous pouvons entrer chez nous et réchauffer le plat commun !
Une dernière photo de groupe…
De droite à gauche Alex, Chloé, Séb, Morgane et François.
…et une dernière photo aérienne de Abaynou dans sa globalité (si, si en vous forçant un peu vous trouverez Sacado !!!)
Nous retrouvons avec plaisir les petits villages de pêcheurs, plus ou moins grands, mais plus typiques que les villages que nous avons jusque là traversés…
Nous croisons sur la route des habitats vraiment adaptés à leur environnement…
Cette partie de la côte fait se succéder des surplombs où nous roulons sur les falaises et parfois nous traversons un oued et là… un petit chemin que nous cheminons d’abord à pied avant de s’hasarder avec Sacado (ça, ce doit être l’âge qui fait ça…non ?)…
…et le bonheur encore une fois…
Nous y resterons 4 nuits coupés du monde, les portables ne passant pas.
Surtout, nous côtoyons de plus en plus les 2 mondes de « voyageurs » qui coexistent au Maroc. D’un côté les innombrables camping-cars aussi appelés les Tupperware que nous croisons sur les routes en cortège ou seuls, qui vont de camping en camping la plupart du temps. Ils recherchent le soleil et le moindre coût de la vie, et les nomades. Nous les rencontrons de plus en plus fréquemment et les retrouvons quelques haltes plus loin. Ils se déplacent plus lentement et l’objectif de tous, affiché, est de passer l’hiver sans trop dépenser et pour les plus audacieux d’acheter et de vendre diverses choses importées comme du Ricard, des moteurs… chacun sa solution ! Ces derniers vivent dans des camions, plus ou moins finis et nous faisons souvent figure « de la vie en camion la plus aboutie !!! » !
Celle-là est prise de la fenêtre du séjour…
Nous retrouvons immédiatement toutes les habitudes. Pêche aux moules et aux bigorneaux le matin, délicieux et abondants et après midi on vous laisse deviner…
Inutile de vous parler du bonheur d’Eléa !!!
Nous remontons en vélo l’oued à partir de la plage et trouvons rapidement les premiers arganiers avec leur fruit que nous découvrons. A peine plus gros qu’une olive son goût cru (Patou a mordu dedans) est immangeable comme l’olive. Utilisant le même système pour en tirer de l’huile comestible (et diablement gouteuse !) ou cosmétique pour s’oindre le corps (on peut pas vous dire) car le litre est quand même onéreux ! Nous en prendrons 1 litre pour la cuisine et ça donne vraiment un super goût. Rappelons que cet arbre est endémique à cette partie du Maroc et qu’il ne pousse nulle part ailleurs.
Plus loin dans l’oued… la plage est toute proche.
Une p’tie pause méritée en haut de la côte !
Encore une vue de Sacado !
A partir de maintenant c’est certain nous remontons vers le nord.
Nous nous arrêtons à Tiznit faire un plein de courses. Un parking et un supermarché gavé de produits occidentaux que nous prenons plaisir à retrouver, visiter la Médina, acheter une clé 3G et faire le plein d’eau et nous glissons jusqu’à l’océan proche prêts à y rester plusieurs jours. Nous trouvons facilement une place le long d’une piste…
D’où, d’un coté passent au ralenti plein de camions aménagés nous saluant à leur passage et de l’autre de drôles d’habitations que nous irons découvrir le lendemain.
Pour l’heure nous passons aux choses sérieuses.
A peine arrivés, un jeune marocain sympa que nous retrouverons plus tard nous amène un homard que nous n’aurons pas le cœur de laisser repartir !!!
Accompagné d’une sauce au safran (vous voyez lequel ?), la photo est assez éloquente !
Le lendemain nous descendrons sur la plage et découvrirons un nouveau monde. Des petites cases troglodytes où logent le temps de la pêche ou tout le temps pour d’autres, des centaines de pêcheurs. Hallucinant !
Les plus récentes sont superbement entretenues.
D’autres moins…
Les plus anciennes sont brutes de décoffrage !
Mais si charmantes… Pourrons-nous en visiter une ??
Nous n’oublions pas que les moules sont à profusion et nous allons donc en manger, en manger…
LA photo !
Et une dernière pour la route !
Voilà ! Nous sommes donc sur l’océan pour quelques jours encore. Nous projetons un arrêt un peu long à Agadir pour faire quelques transformations aujourd’hui nécessaires sur Sacado. On vous en parlera évidemment.
En attendant 2 jours se sont écoulés depuis le début de l’article et son envoi, et encore bien des choses sont passées ici qui débuteront le prochain article.
Nous disposons désormais d’une clé 3G et serons connectés plus souvent.
Une dernière chose encore. Est-ce la morosité ambiante, la mauvaise météo ou que sais-je encore mais comme l’année dernière à la même époque nous recevons bien peu de commentaires. Snif, êtes-vous donc si tristes !!! Allez ! N’hésitez pas !!! Lâchez-vous !!!!
A bientôt !