Lors de notre dernier article nous venions d’arriver à Boudnib mais bien sûr 3 semaines plus tard et quelques 800 km plus à l’ouest, nous sommes aujourd’hui dans un endroit qu’on aime particulièrement, Sidi Wassay.
Cependant quelques « mouchkil » (problèmes) nous serons arrivés en cours de route dont l’une d’elle fut rondement menée par Abdul, la photo à la Une, et qui s’avéra être un précieux mécano mais avant, coup d’œil dans le rétro…
L’oued Guir situé derrière le Rekkam coule comme cela faisait longtemps que nous ne l’avions pas vu ainsi alors on part le voir…
…accompagné de l’ânesse Rekkam la bien nommée, elle semble découvrir l’eau et elle n’est pas très fière à son approche, refusant d’y mettre les sabots !
Ce qui n’est pas le cas d’Eléa très contente avec la chaleur de se rafraîchir un peu !
Notre installation !
Si les journées sont belles, chaque soir un vent de sable se lève et avec la chaleur ambiante, se calfeutrer dans Sacado n’est pas des plus agréables… aussi après une semaine nous décidons de partir mais pas avant un dernier repas que nous partagerons avec des touristes, Luigi que nous n’avions pas vu depuis longtemps (à droite) et une belle rencontre Souad (en bas).
Merci Khadija de continuer à faire vivre le Rekkam dans la digne lignée de François, bonne chance pour la suite et à bientôt forcément.
Maintenant direction l’erg Chebbi pour retrouver notre copain Mohamed et après des années de sécheresse et le grand incendie qui avait ravagé la palmeraie, la vallée du Ziz reprend vie et c’est tant mieux car c’est vraiment joli !
La luzerne ramassée qui sèche !
Désormais le vert domine…
Et le Ziz est bien rempli…
Nous voici à présent sur la piste nous amenant chez notre copain et comme nous en avons pris l’habitude, nous contournons la colline pour nous installer en contrebas de chez lui…
… et patatras, le sol n’est pas aussi dur qu’en hiver malgré une apparente solidité et 1er mouchkil : Sacado s’ensable !!!
Mais pas de panique, nous appelons Mohamed qui diligente dans les 5 minutes « l’assistance du désert » et en un rien de temps nous sommes nombreux à désensabler Sacado. Il faudra quand même une bonne heure, des kilos de sable à déplacer pour réussir à sortir des énormes ornières faites.
Aussitôt sortis, nous refaisons le tour de la colline et venons nous poser en toute sécurité à côté de la maison de Mohamed pour l’instant absent mais cela ne nous empêche pas de fêter notre arrivée !
Le lendemain Mohamed ne travaille pas et nous consacre la journée. Nous sommes contents de partager ces moments seuls car depuis nos précédentes venues, il y avait toujours du monde avec nous ! Un bon repas de midi pour commencer !
En face, petit à petit comme chez Mohamed, la maison de Brahim, le voisin d’à côté s’agrandit !
Tandis que chez notre Malik (roi), le confort s’installe avec un puits alimenté par une pompe et des panneaux solaires…
…qui permettent de ramener l’eau dans la citerne lui conférant ainsi l’eau courante dans sa maison !
En fin de journée et pour répondre à une commande du copain David, Patou et Mohamed partent à la quête peu ragoutante…
…Sacado, et au fond l’erg Chebbi…
…partent donc à la quête…
…d’un crâne de dromadaire et ce ne fut pas si simple que çà…
Mais le voilà. Il faudra néanmoins le débarrasser de ses restes de chair, le faire longtemps tremper dans de la lessive puis de l’eau de Javel et le laisser au soleil quelques jours pour parachever le travail !!
Pour le soir nous faisons découvrir à Mohamed la tartiflette (sans lardons pour lui ça va de soi !) et il a bien aimé !!
On profite de la fraicheur de la soirée car en journée nous avons eu encore un vent de sable terrible, extrêmement chaud presque intenable.
Le lendemain le vent, sans sable, continue de souffler chaud, le soleil est bien là mais pour nous la température est vraiment trop chaude et les jours à venir s’annoncent encore pires aussi, après un dernier regard sur l’erg nous décidons de continuer notre chemin vers des contrées plus supportables pour nous fragiles occidentaux !
A bientôt Momo el Malik que nous avons connu dans une petite maison sans eau ni électricité et à mobylette ! Que de chemin parcouru !
Dans ces régions le blé est déjà coupé et sèche en botte.
Passés la porte de Rissani, nous quittons la région du Tafilalt, direction plein ouest.
Nous retrouvons ces paysages grandioses qui nous plaisent tant…
Des habitats nomades…
Ces décors s’accompagnent forcément des emblématiques acacias…
…et des routes en travaux !
Il y a aussi ces interminables lignes droites !
D’un seul coup un grand chantier. Les empierrements sont faits sur place, grillage compris…
…et quand c’est fini, la bétonnière arrive, verse son contenu répandu à la pelle par 2 hommes au milieu de nulle part !
Cette fois ci les bottes sèchent debout formant des figures pyramidales.
Le désert à perte de vue.
Pause pique-nique où nous sommes rejoints par un groupe d’enfants très « polis » à qui nous donnons pour leur plus grand bonheur un ballon de foot !
C’est reparti !
Nos 1ers dromadaires
Sans commentaire !
Nous traversons le Drâa bien alimenté encore…
…et faisons une pause pour rafraîchir notre Eléa qui n’en demande pas mieux !
Remontant le Drâa depuis Zagora, épicentre de ces cultures, nous verrons sans cesse ces véhicules plein à craquer de melons ou pastèques pour aller les distribuer dans tout le pays.
Là aussi nous constatons que la végétation apprécie l’eau rendant les contrastes encore plus forts avec ses habitats en terre.
Après un bon bain et si on se faisait une petite sieste bien méritée !
Une belle kasbah.
Même dans le désert le vert est bien présent.
Bivouac au milieu de nulle part…
…et au moment où Eléa pose ses pattes au sol, ouille ! aïe ! ouille ! impossible pour elle d’avancer du coup Patou lui confectionne en suivant de petites bottines de cuir…
…afin de la protéger de ces petits piquants …
…qui une fois secs, innombrables au sol ont toujours un piquant dirigé vers le ciel…
…bien sûr au début Eléa a eu du mal à marcher avec ses bottes mais très rapidement a compris que c’était pour elle la seule façon de mettre le nez dehors et comme vous pouvez le constater, ce n’était pas inutile !!
Dès le lendemain nous reprenons la route dans un décor identique à la veille, au milieu de l’Anti-Atlas.
A Tazenakht commence la région du safran…
…et du tapis berbère.
En y regardant attentivement vous pourrez apercevoir invisible dans le décor plein d’habitats disséminés !
Encore du vert !
Après un dernier col à 1886m nous descendons sérieusement vers Taliouine, capitale déclarée du safran. Il est trop tôt pour déjeuner un repas safrané évidemment aussi à l’entrée de la ville nous trouvons à nous garer pour une balade alentour et dès notre arrêt nous constatons que les freins avant de Sacado ont bien chauffé et le temps de le dire…2ème mouchkil, de la graisse fondue sort du moyeu de la roue !!!
Nous sommes vendredi et ce jour-là, nombreux sont les boutiques, garages ou ateliers fermés aussi après avoir pris le scooter, fait la ville en long et en large, je file à la gendarmerie qui en 2 coups de téléphone me trouve un mécano disponible. Pour avancer le travail, je commence.
J’utilise pour la 1ère fois cet outil démultiplicateur que m’avait conseillé d’acheter celui qui m’avait changé le train de pneus arrière… pas besoin de vous le rappeler !!
En attendant c’est super pratique et permet de dévisser sans effort les écrous serrés à la clé à choc !
On creuse un peu pour mettre le cric…
A peine ai-je fini qu’Abdul, le mécano arrive et commence immédiatement.
Le diagnostic est rapide, les plaquettes se sont vitrifiées et sont à changer, problème ?? Pas de problème, un coup de téléphone sur Agadir (180 km !), le vendeur les met dans un taxi et à 22h00 elles seront livrées à domicile, facture à l’appui !!
Posés à côté d’un camping, nous irons quand même manger un tajine safrané et passerons la nuit sur 3 pattes !
Dès le lendemain matin, pas trop tôt quand même, Abdul est là (9h00 annoncé, arrivée à 11h00 mais c’est comme ça !). Il commence par vouloir libérer le disque afin de pouvoir remettre de la graisse…
…et y arrive après un rude combat. Il partira en mobylette avec pour dessertir le centre et mettre la graisse…
A son retour remettre tout en place et changer les plaquettes furent un jeu d’enfant…
…et pour l’autre côté car bien évidemment il faut changer les plaquettes des 2 roues, nous nous déplacerons tout près de son atelier…
…que voici !
Et hop, plus de mouchkil maintenant, et c’est reparti avec un freinage encore mieux qu’avant et surtout plus équilibré que jamais !
Donc on vous recommande, à Taliouine Abdou Jelil 06.73.37.55.42, il parle un peu français, super mécano ! Merci à lui.
Ici commence le pays de l’arganier dont certains ont encore leurs fruits.
Nous voici à présent pour 2 jours à Taroudant où nous trouvons à l’entrée de la ville près de la forêt urbaine (un bien grand mot !) un espace pour nous accueillir.
Petite balade autour de nous et que sont donc ces fruits ?? Tic-Tac Tic-Tac …Pas d’idée ?
Et bien ce sont des oranges !!
Incroyable, non !!
Après une nuit au calme nous partons en scooter visiter la ville. Surnommée la petite Marrakech et d’entrée on voit pourquoi !
Contre toute attente nous finirons par trouver Brahim l’herboriste. C’est ici que notre copain Jojo s’approvisionnait en épices et on comprend vite pourquoi. Erudit, pédagogue et véritable connaisseur, nous l’avons vu devant nous fabriquer du ras el-Hanout comme un magicien !
Outre son souk artisanal où nous sommes et le souk berbère alimentaire, Taroudant est surtout connu pour ses remparts.
6km flanqués de 130 tours et de 19 bastions d’angle, la ville, imprenable fut fortifiée au XVIème par Mohamed Echeikh Sâadi, fondateur de la dynastie Sâadienne qui régnant sur le pays en fait sa capitale avant Marrakech.
L’heure du repas approche et c’est vers ce petit restaurant que nous prendrons…
…une friture de calamars pour la modique somme de 4.00 €
Taroudant fondée à une période indéterminée mais préislamique…
…connait plusieurs périodes d’économie fastes et devint même à la chute du royaume Sâadien une ville d’insoumis dont le nouveau sultan Moulay Ismaïl (dynastie des Alaouites) fit massacrer une grande partie des habitants.
5 portes historiques permettaient d’entrée dans la ville…
…et 6 autres ont été ouvertes pour faciliter la circulation depuis.
Toujours très étonnants ces chargements !
Après 2 jours bien paisibles, nous reprenons la route jusqu’au littoral…
…où le long de la rivière Massa, les champs sont verdoyants…
…après une ultime descente…
…nous voici arrivés au camping de Sidi Wassay dans lequel nous allons rester un bon moment pour profiter de la plage, des falaises et de tout ce qui va avec.
Avant de vous quitter et comme annoncé nous finirons cet article par un florilège de photos de fleurs…
Profitez et…
… à très vite pour de nouvelles aventures !!