Ceuta ! Déjà ? Eh oui depuis le dernier article, encore beaucoup de kilomètres parcourus. Bien évidemment, nous concernant, le Maroc est encore visible mais la Méditerranée nous sépare déjà ! Pour autant les paysages et les villes traversés nous ont quand même livrés quelques uns de leurs secrets… alors on y va !
On vous a donc quitté au bord de ce petit lac… où il avait tant plu !
Mais bien vite le soleil est revenu séchant la piste rapidement. Donc en patientant, on se balade et profitons !
Une fois n’est pas coutume nous mangeons à l’extérieur ! Chez Matthieu et Rita !
Considérant que la piste est maintenant praticable, nous décidons d’y aller !
Matthieu s’élance le premier et tout se passe bien même si le balancement du camion est impressionnant !
A mon tour et…
…tout se passe bien, Sacado grimpe lentement mais surement, bien que tanguant lui aussi.
Le temps de se dire au revoir et nous partons chacun à notre vitesse…
… pour nous retrouver fortuitement sur le même parking, 120 km plus loin !
Nous dinons ensemble et décidons de reprendre la route ensemble, notre prochaine destination étant commune.
La région que nous traversons est le piémont du moyen Atlas aussi, nous bénéficions souvent de jolis paysages sur les plateaux, ici… les nombreux troupeaux ont de quoi paître.
Notre destination est la forêt de cèdres qui jouxte Azrou. Nous emprunterons une petite route qui serpente d’abord entre les chênes verts et en montant la forêt se densifie de cèdres…
Enfin une maison de montagne avec un toit !!!
Et les voilà qui se dressent dans leur toute grande majesté…
Ici tous les animaux sont en liberté… enfin pas d’entrave…
Par sécurité nous immobilisons nos camions sur un chemin empierré très large et y passerons 2 nuits. Nous sommes quand même à 1900 mètres d’altitude et malgré le soleil nous ferons une petite flambée à la tombée de la nuit ! (nous apprendrons quelques jours plus tard par des français que 2 jours après notre départ il y avait au moins 40 cm de neige ici !)
Nous partons à la découverte de ses terres d’alpage sur lesquelles de fantomatiques bâtiments se dressent…
Les fondations en pierre et le bois survivent aux intempéries…
…et quand arrivent les troupeaux, on bâche !
Nous profitons de cet immense espace pour vaquer chacun à nos occupations…
Matthieu étanchéifie sa colombine…
…tandis que nous…
Le lendemain nos compagnons nous quittent, nous nous croiserons quelques instants à Fès puis chacun sa route…
Nous restons un jour de plus et profitons de cet endroit apaisant pour nous balader…
Le lendemain redescente vers la civilisation…
Pour arriver à Ifrane. Ville ultra moderne, propre, universitaire et occidentale c’est surtout super policé, des barrages partout car c’est la résidence estivale du roi…alors une débauche de n’importe quoi !
Nous arrivons donc à Fès. La ville impériale.
Les guides conseillant plusieurs jours pour la visiter, nous posons Sacado dans le camping le moins cher de Fez (mais quand même au vu du service proposé !), et y resterons 2 jours. La ville au riche passé et patrimoine andalou-arabe est bâtie sur plusieurs collines sur lesquelles se sont développées l’ancienne médina, puis la médina et enfin la ville nouvelle. Comme de bien entendu cette dernière ressemble à s’y méprendre à Casa, Tanger ou Rabat. Sans grand intérêt.
Nous commencerons donc par la médina que nous rejoignons par les transports en commun. Tout d’abord, encore et toujours un palais royal. Mais combien en a-t-il ? C’est probablement ce qui nous aura le plus choqué au Maroc, cette débauche d’argent, d’hommes en uniforme qui les gardent et pourquoi ?
La prédominance du style andalou est flagrante !
Nous approchons de la médina qui est toute fortifiée…
A l’intérieur, d’antiques norias témoignent de l’utilisation intensive de la force motrice de l’eau…
Il existe très souvent dans la médina un quartier exclusivement juif le Mellah, avec son cimetière et sa synagogue, ouverte à tous…
Le lendemain, direction l’ancienne médina. Bâtie sous Moulay Idriss fils (le père ayant bâtie une ville à son nom à quelques kilomètres de là), il est le petit fils du prophète donc vénéré ici. Quand les plus pauvres ne peuvent se rendre à La Mecque, un pèlerinage peut se faire ici. C’est donc une ville sainte.
C’est par la petite rue qui longe la muraille de la Médina que nous pénétrerons dans l’ancienne…
Immédiatement on est plongé dans cette ambiance si particulière… Magasins de toute sorte avec des produits à profusion, les livreurs…
… et la grande mosquée Qarawiyyin (du 9ème, elle est vraiment grande, on a l’impression que l’ancienne médina est bâtie autour et on en finit pas de faire le tour !!!).
Bien entendu on ne peut pas rentrer mais personne ne s’oppose à ce qu’on photographie !
Plus loin nous visitons une medersa (université sous l’autorité religieuse de l’islam)
…plus loin un attrape-touriste !
Les gens sont très gentils, calmes et voulant aider aussi quand l’un nous propose d’aller visiter les teinturiers nous acceptons. « Notre » guide nous fera voir ce qu’à Marrakech nous n’avions vu. D’abord la machine à laver les peaux. On l’aura même vu tourner !
Plus tard quand les peaux seront prêtes à être teintes, les bains de couleur les attendent…
Le jaune de ces peaux est obtenu avec du safran…
Notre guide s’en va après nous avoir reconduits dans le dédale des rues à notre point de rencontre. Nous lui donnerons un billet pour l’heure passée avec nous mais lui ne demandait rien, étonnant, non ?
Nous tombons par hasard sur le mausolée du bâtisseur de la ville qu’on nous autorise aussi à photographier.
Nous quittons Fez ou Fès, satisfaits.
Nous sommes heureux de constater que nos rapports avec les marocains rencontrés au début de notre épopée n’avaient rien à voir avec ceux que nous avons entretenu avec tous les autres. Certes nous avons changé mais eux aussi. Là tout est simple, cordial, sincèrement aidant. Nous appréhendions notre remontée au nord pour ces raisons mais force est de constater qu’il y a vraiment des coins à éviter quand on va pour la première fois à la rencontre du Maroc et des marocains.
Nous continuons donc notre remontée vers le nord…
… et s’arrêter visiter Volubilis. Bâtie par les romains (vers le 1er siècle de notre ère) pour être une tête de pont en Afrique, elle bénéficie de toutes les avancées technologiques de l’époque.
A son apogée la ville comprendra 20 000 habitants. Il est donc normal d’y trouver tous les bâtiments administratifs…
…et religieux qu’une ville de cette importance se doit d’avoir… (La cigogne, elle s’en fout !)
Tellement postérieure à toutes les cités romaines que nous avons déjà visitées, de nombreux outils sont encore visibles…
Là, il s’agit du lavoir en pierre, usé par tant de lessive…
Différents types de meule…
Après avoir fait la pâte d’olive avec la première meule, elle est ensuite étalée sous forme de galettes, intercalées avec de la paille et posés sous le tronc qui par un système de barre bloquante et de bras de levier presse et fait sortir l’huile qui s’écoule à l’extérieur dans un bac.
Volubilis a dû être une cité prospère comme en témoigne le nombre impressionnant de magasins et de grandes villas. Dans presque chacune d’elle nous verrons cela… Et nous nous interrogerons pour savoir ce que c’est…
Ces grandes villas produisaient elles aussi leur propre huile d’olive. Cette pierre taillée, est située sous le pressoir maison, elle récupère l’huile qui s’écoule le long des rigoles jusqu’au fond dans le réservoir.
Sans être à proprement thermale, cette cité a jouit d’un grand potentiel en eau ce qui a permis toutes les fantaisies de l’époque. Situé dans une partie publique, un solarium, ces bains bouillonnaient par gravité.
Beaucoup de villas ont aussi leur propre piscine dont certaines avec plongeoir !
Nous voici au point haut de la ville. De ce côté l’entrée et la rue commerçante…
Et de l’autre, la partie névralgique de la ville, avec son inévitable arc de triomphe. L’un des gardiens nous dira qu’au delà de l’arc et jusqu’à la rivière (à presque 1 km), s’étendait la ville du peuple encore à fouiller soit presque 4 fois la superficie déjà à jour !
Sous le gros dallage au centre de la grande rue… les égouts !
Cette maison située tout près du centre, appartenait surement à un notable, dans son atrium, son propre « jacuzzi », chaque arrondi accueillant très confortablement un dos !
Dernières vues…
Notre prochaine destination Larache, plein nord sur l’Atlantique avec toujours une surprise au détour d’un virage !
Ou un émerveillement…
Et ces incroyables transports…
L’entrée dans Larache est impressionnante, plusieurs km ininterrompus de camions les uns à côté des autres. Pourquoi ? Nous ne le saurons pas !
Ici aussi les gens sont sympas. Ils n’hésitent pas à saluer et ne sont vraiment pas dans un rapport belliqueux avec nous bien au contraire et c’est un vrai plaisir que de déambuler dans la médina.
Ce mélange de blanc et de bleu si propre aux villes côtières marocaines nous séduit toujours…
Quelle propreté !
Rien à dire mais tout est beau !
Nous traverserons la rivière…
…et passerons notre avant dernière nuit marocaine au bord de la plage en face de Larache…
Cette fois-ci nous approchons vraiment de la fin… d’ailleurs quelques négligences surviennent…
…donc ce qui est pris n’est plus à prendre !
Pour notre dernière nuit nous serons pour la première fois confrontés à la bêtise humaine et marocaine. Nous trouvons de façon inespérée un petit coin près de la plage pour passer la nuit. Très longtemps après notre installation nous sommes délogés car trop près d’un poste frontière ?!?!? En effet, la cahute que nous avions aperçue est un poste. Le ton monte mais rien n’y fait nous devons partir et trouverons dans la nuit un bout de parking le long d’une route pour notre dernière nuit. Tant pis !
Commence alors notre dernière journée marocaine…
Nous contournons Tanger par la côte qui est de plus très montagneuse…
Pour arriver dans la cohue de Ceuta et le passage en douane. Contrairement à l’aller notre détermination nous empêche de nous retrouver dans les mêmes embrouilles. Pour autant nous savons que cela va être long… Les documents nous concernant et nous autorisant à quitter le Maroc sont obtenus assez rapidement… Et nous franchissons la Première des douanes…
La 2ème est réservée au véhicule. Les papiers d’abord à un policier tandis qu’un autre contrôle sous Sacado quand tout à coup tout s’affole, celui qui a mes papiers en main se dirige vers Sacado et là « tombe » un clandestin caché derrière le hayon… Sûr de notre bonne foi et après avoir contrôlé à l’intérieur s’il ne s’en cachait pas d’autres, nous passons en Espagne ! Le chien anti-drogue fait machinalement le tour du camion et nous passons facilement en Europe.
L’attente pour prendre le bateau est interminable. Des allemands s’échauffent sur le non respect des horaires, les français échangent leurs impressions marocaines et c’est sur, certains, n’y ont rien compris quand d’autres que nous ont, eux aussi, eu l’indélicate surprise de transporter un clandestin…
Bref nous embarquons et le soir nous dormons dans une zone commerciale près d’Algésiras.
Nous entamons vraiment notre remontée. Dans 15 jours nous serons dans le Gers mais une nouvelle aventure espagnole nous attend à commencer par l’Alhambra de Grenade que nous allons visiter le Dimanche 7 car pas possible avant.
S’il ne devait y avoir qu’un mot pour résumer nos quatre mois marocains : CONTRASTES ! Couleurs, décors, odeurs, comportements, tout est fort en contrastes et par la même contribue à l’attachement que suscite ce pays. En fin de compte, le moins contrasté reste, à nos yeux, les saveurs… à la longue, le tajine… c’est toujours… du tajine !
Alors à tout bientôt et Bismala le Maroc !!!
le monde est vraiment petit, j’ai rencontré mathieu et rita au vedanges à coté de Reims l’année derniere.
beau périple.