Un article qui va vous emmener de la Méditerranée aux portes du désert.
Beaucoup de km et comme toujours ici, beaucoup de contrastes, de rencontres pour peu qu’on prenne le temps… Enfin bref encore un beau voyage…
Histoire de vous remettre dans l’ambiance…
Le dernier article se terminait alors que nous étions en plein travail alors un peu de détente sous les yeux ébahis d’un petit berger et son troupeau…
Nous quittons cette plage et continuons le long de la rocade méditerranéenne aux montagnes plissées…
…pour nous diriger vers notre prochaine destination Ras El Ma, le Cap de l’Eau.
Nous traversons le village pour nous stationner à proximité du port…
… à quelques mètres de l’unique et très longue plage en sable fin de cette partie méditerranéenne et c’est vrai que le sable est fin…Nous en profiterons abondamment…
Nous resterons ici 4 jours sous l’œil bienveillant de tous les marocains. Ici aussi le contact est facile et authentique. Que du bonheur !!!
On commencera notre balade par le port.
On nous expliquera plus tard, et comme à Jebha si vous vous en souvenez, ce que signifie ce panneau.
En fait l’état américain plutôt que de subventionner à perte des chantiers, achète la concession portuaire pour 99 ans au Maroc, moyennant quoi l’argent sert à la modernisation du port. En contre partie la ville installe sur ces terrains les cabanons des pêcheurs… Et ces derniers semblent satisfaits.
On aura même la chance de voir un petit chantier naval avancer…
…chaque jour…
Chouya chouya !
Nous sommes aussi très étonnés par la gestion des ordures. La ville (à l’exception de la place du souk) est super propre avec des conteneurs un peu partout…
Mais car il y a un mais…
Au delà du village les falaises…
…la décharge à ciel ouverte…
Les marocains que nous rencontrerons plus tard nous raconterons non sans humour le cycle des ordures du Cap de l’Eau.
On nettoie le village et surtout la plage afin qu’elle soit la plus clean possible (avec, fait exceptionnel des grands panneaux d’accès invitant l’usager à laisser la plage propre….), les poubelles sont vidées sur la falaise poussant celles de la fois d’avant jusqu’à retomber trente mètres plus bas dans la mer qui grâce au courant les ramène sur la plage, invariablement….
Bref…
Voici les possessions espagnoles les plus orientales…les îles Chafarinas, uniquement occupés par des militaires qui ferment les yeux sur les trafics en tout genre ayant lieu dans cette baie.
Le 2ème matin Patou est accostée par un français répondant au surnom marocain de Zitouni. Marié à une marocaine et propriétaire de ce petit bateau ainsi que de la patente. Aubaine qui offre du travaille à ses beau-père et beau-frère … Ce grand échalas, affable et généreux…
…après un café au camion, il revient nous chercher pour aller partager le couscous chez Joël, un autre français installé ici !
Puis il nous fera visiter sa maison… il nous racontera d’ailleurs combien il est laborieux d’obtenir le « titrage » en gros le plan cadastral, qui définit exactement le terrain que tu achètes (il est arrivé à des français comme à des marocains, d’en acheter un et quand tout est finit, le vrai détenteur du titrage apparait et récupère gratuitement la maison construite sur son terrain…
Bref la maison de Zitouni est bâtie en bordure du centre-ville. Il a récemment découvert que son voisin avait rehaussé sa maison or, plus t’es haut, plus t’es tranquille sur ta terrasse alors… Zitouni va bâtir un nouvel étage !!!
Un petit détail encore. Le prix d’une maison ici ? Il faut compter (en faisant tout dans les règles bien entendu !) environ 20 000 Euros le rez-de-chaussée fini puis 2 000 Euros l’étage supplémentaire…
…lui aussi fini ! Et le travail des artisans notamment plâtrier est hallucinant…
Zitouni a tenu à conserver l’architecture marocaine…on voit pas bien mais tous les plafonds en stuc sont faits sur place…
Et comme souvent dans ces maisons carrées un puits de lumière avec ici le bain.
Nous serons ensuite invités à manger chez ses beaux-parents.
L’extérieur…
Et la salle où nous avons tous mangé ensemble hommes et femmes. Au menu poissons frais divers et variés, frits accompagnés d’un excellent couscous.
Et la photo avec toute la famille en prime.
Encore un grand merci à tous pour leur générosité et leur accueil… Nous y reviendrons… C’est sur !
Mais nous ne sommes pas encore partis !!! On explore comme d’habitude notre environnement…
Dans la balade des bruits émanant de la falaise mais impossible de savoir d’où ça vient…
… et en cherchant bien des pêcheurs à la ligne dans un abri…
Nous quittons le bord de mer et rentrons dans le village…
Moyens de transport divers…
Et potager du mois de décembre !!!
Normes de sécurité vous avez dit ?????
Dans la soirée, nos amis nous rejoindront dans Sacado pour partager une tarte aux pommes. Lamia (au 1er plan) nous avouera n’en n’avoir jamais mangé !!
C’est le cœur gonflé que nous quittons Ras El Ma. Saïdia est la dernière ville avant l’Algérie. C’est aujourd’hui une ville en pleine expansion avec marina pour plaisancier aisés et ici tout s’organise autour de cette manne potentielle. Sans intérêt aucun. Nous laissons la Méditerranée dernière nous après une pause sur le delta de la Moulouya avec ses flamands roses…
Direction plein SUD, le long de la frontière algérienne.
La tension entre les deux pays n’est pas sensible de ce côté de la frontière où alternent poste de contrôle (et nous sommes aussi arrêtés à chaque fois) et contrebande d’essence et gasoil algérien…
Notre prochaine grande ville Oujda. En attendant petit détour par Tafoghalt et ses gorges. Après quelques km, nous trouvons notre halte…
Nous sommes en bordure d’un grand parc dévoué à la réintroduction du mouflon à manchette. Nous voici près de la grotte aux pigeons. La présence humaine y est attestée depuis le néolithique. Pas moins de 195 individus y ont vécu simultanément et aujourd’hui encore des découvertes y sont faites…os d’animaux divers fossilisés, 500 000 outils préhistoriques et surtout c’est ici qu’a eu lieu (il y a 11 000 ans) LA 1ère opération réussie neurochirurgicale (trépanation). CQFD
Scènes de la vie ordinaire…
D’abord le décor…
…Et enfin la lessive…
Mais entre les 2…
Action…
Réaction…
Et hop la !!!
Action terminée !
Et donc, pendant que le linge sèche sous l’œil bienveillant du gardien du site préhistorique qui d’ailleurs comprenant que nous chauffions au bois en profitera pour nous en couper pour la nuit… et tout çà plein de générosité, n’attendant rien en retour…. nous partons, enfin, en ballade.
Les montagnes environnantes nous offrent à chaque point de vue un paysage grandiose…
… et nous découvrons stupéfaits lors d’une de ces vues, alors que nous pensions être perdus au fond d’une gorge et éloignés de tout, que la ville de Tafoghalt est toute proche !!!
Le soir lors d’une mauvaise manipulation, je grille mon transformateur 12 V / 220 V. En clair tous les appareils qui traditionnellement utilise le 220 (portables, PC, machine à coudre…) ne peuvent plus fonctionner. Bref si nous voulons trouver un remplaçant 2 solutions. Revenir sur Saïdia (les bateaux partagent les mêmes équipements que nous) ou essayer sur Oujda. Alors que les guides nous présentaient la ville comme sans intérêt, Zitouni nous en avait dit que du bien.
Nous décidons donc au matin de prendre le temps de découvrir Oujda et, si nous pouvons, trouver un nouveau transformateur.
Alors comme on dit ici « Ialah » (soit : allons !)
Nos recherches sur l’extérieur de la ville nous orientent à chaque fois vers le grand Souk à un endroit précis. Tous nous disent arrivés là bas tu demandes et tu trouveras !
On rentre dans la ville et trouvons un endroit pour stationner Sacado pas très loin de la Médina et… Yaouh !!
La grande Bab de la Kasbah. Avant les murailles, la ville neuve, dedans la ville ancienne et le souk !
Un tour de la place avant de pénétrer dans la Médina…
Et là surprise !!!
Enfin des étals différents !!!
Nous trouverons sans mal du drom’ à manger !!! C’est tellement bon !!
Tout au long de notre déambulation nous n’aurons rencontré que des gens sympas, prenant le temps de parler avec nous, des hommes, des femmes parlant un français parfait et qui nous conduiront de près en près à cette fameuse adresse indiquée, objectif final ! Et, effectivement, cette personne était la seule du souk à avoir un transformateur et qui marche ! Nous le testons sitôt arrivés au camion et repartons plein sud destination Figuig pour y passer Noël.
En route !
376 km nous sépare encore.
Les 50 1ers km sont une alternance de petits cols, de vallées aux oueds humides…
…pour qu’après le dernier col, nous débouchions sur le plateau du Rekkam (altitude moyenne 900 m)… un vrai désert à l’unique route d’une « droititude » hallucinante…
Cà et là des habitats berbères…
Toujours tout droit…
…jusqu’à ce qu’apparaisse au milieu de nul part, genre Bagdad Café, une « aire de repos » en français dans le texte !!! Nous décidons de nous arrêter pour la nuit.
Autour il y a rien. Le désert partout.
Et là quelques arbres plantés…
Des nomades autour…
De part et d’autre la route est interminable…
Ce qui reste de l’unique voie ferrée…
Sympa non ?
Cette aire de repos est composée d’habitats solides. Un campement fixe muni d’une épicerie installée dans ce qui reste d’un caisson réfrigéré et une école qui regroupe quelques 25 gamins, principalement des nomades dont certains parcourent en vélo 13 km dans le désert pour venir apprendre !!! Quel courage !!! Et 100% des enfants scolarisables sont présents !
Sous le drapeau la classe, la porte en face le logement de fonction (sommaire et spartiate bien entendu… genre pas d’eau courante !). Nous sommes présentés à l’institutrice par une jeune fille rencontrée quelques minutes auparavant, la classe étant terminée, nous disons au revoir aux enfants et proposons à la maitresse de lui donner des vêtements, notamment d’enfant, afin qu’elle puisse les distribuer aux plus démunis, nous sommes invités à prendre le thé chez elle.
Nous ne les prendrons pas en photo, correction oblige, et partagerons ensemble un moment chaleureux durant lequel une marocaine nous livrera avec sincérité sa vision du Maroc d’aujourd’hui et des efforts encore à fournir…Un grand moment encore !!!
P’tit clin d’œil à Thibaud par l’intermédiaire de ses parents : les super chaussures que ta mère nous avait données feront le bonheur d’un enfant nomade et courront encore longtemps dans ce désert !!!!
Et cette vision…
Lorsque nous reprenons la route le lendemain, la température est bien tombée, le vent s’est levé, froid évidemment…
Du grésil s’amoncelle même derrière chaque petite butte…
Nous continuons néanmoins…
Après 110km parcourus depuis la dernière ville, nous voici à Tendrara. Comme désormais à chaque fois sur cette route qui longe l’Algérie, une ville, un contrôle à l’entrée. Toujours courtois les flics sont cool avec nous.
Juste une petite information que nous avons trouvée et qui mérite d’être partagée. La frontière algéro-marocaine est, en certains endroits non définie. En effet littéralement fabriquée par les français au milieu du 19ème, ces derniers ont considéré lors de leurs réunions savantes que lorsqu’un territoire était vide et dénué d’intérêt, il était inutile d’en définir les limites, faisant fi de la vie et des échanges présents bien avant eux. Quoiqu’il en soit, les tensions exacerbées entre les 2 pays (après le départ des colons français) trouvèrent leur apogée belliqueux lors de la guerre des sables en 1963 et définitif en 1994 où depuis les frontières sont hermétiquement closes… malgré les combats des familles séparées par cette frontière « française ». Fin de la parenthèse.
Les 70 km nous séparant de la prochaine ville, Bouârfa, seront le siège d’un projet apparemment fou. Arrivant avec un camion super équipé c’est à dire les ouvriers (ayant voyagé debout dans la benne), leur installation pour plusieurs semaines et tout le matériel pour :
- monter des grillages sur des km²
- avec un tracteur faire ces sillons…
- et planter des millions de pin d’Alep
Tout çà pour une tentative, vaine (?) d’arrêter la progression du désert …
Nous, nous continuons et nouveau décor devant nous, la tempête de sable…
Qui se lève…
Pour rendre le paysage fantomatique…
Voilà Bouârfa et comme souvent une entrée majestueuse…
Là aussi la ville est étonnamment propre…
Il fait toujours aussi froid dehors et la pluie qui s’en mêle…
Dernier col avant Figuig…
Dernières formalités… si si à droite la voiture de la sureté nationale…
Et s’ouvre pour nous une nouvelle aventure… la découverte de Figuig si loin de l’image qu’on se fait en entrant par l’unique route, coté marocain.
En effet, Figuig, la ville-oasis de l’Oriental est une véritable enclave, une île devrait-on dire, en territoire algérien qui ceint la ville par 3 côtés (encore une histoire de français qu’on vous racontera…).
Nous ne rentrons pas dans l’unique camping (trop petit pour Sacado), nous traversons la ville pour finalement nous stationner sur une grande place…mais ceci est une autre histoire… que nous serons ravis de vous raconter tant aujourd’hui encore (soit 8 jours après notre arrivée) Figuig nous émerveille… Et encore de belles rencontres !!!
Alors… A tout bientôt !!
Une dernière chose récurrente à ce moment de l’année… passez de bonnes fêtes et n’oubliez pas de prendre le temps de nous laisser une trace de vos lectures !!!
Bislama !
bonjour,
Franchement, j’ai trouvé votre histoire formidable. et ça m’a donné envie de faire un voyage pareil.
merci et bien à vous.
slt je suie mohammed hamza marocin de la r g tendrada et figuig se bien de qo ver le maroc 🙂 a b